Mise en place depuis un an, la réforme des structures de
la Conférence des évêques de France vise à renforcer le travail
collégial. Elle va bénéficier de l’actuel regroupement des structures
dans une « Maison de l’Église de France », à Paris.
Qu’est-ce qui a changé avec la réforme des
structures de l’Église de France ?
C’est en juin 2005, en Assemblée plénière, que les évêques catholiques
de France ont voté la réforme de leur organisation collégiale, visant à
la resserrer et à l’assouplir. Ni l’Assemblée plénière, ni le Conseil
permanent, ni le Secrétariat général n’ont été touchés par cette
réforme. Le reste des structures de la Conférence des évêques de France
(CEF) a, en revanche, été modifié. Auparavant, il existait une
Commission doctrinale, quatre Comités épiscopaux permanents, un Conseil
national à la solidarité et dix Commissions épiscopales, chapeautant
vingt comités ou services nationaux.
Ces structures sont remplacées par huit Commissions, neuf Conseils, un
Comité Études et projets et onze Services nationaux. Le nombre des
Commissions épiscopales a peu diminué (deux de moins) : exclusivement
composées d’évêques, elles s’occupent des thèmes internes à la vie de
l’Église (voir infographie) . Le nombre de Services nationaux
est, lui, passé de vingt à onze, suite au regroupement d’anciens «
comités » au sein d’un même service. Objectif : « Décloisonner les
services, pour qu’ils soient plus en lien les uns avec les autres »
, comme l’indique le P. Antoine Hérouard, secrétaire général par intérim
de la CEF.
Parallèlement, les Conseils ont été développés, passant à neuf. Ils
regroupent des évêques et des experts (prêtres, religieux ou laïcs) pour
traiter les dossiers concernant le rapport de l’Église au monde.
Enfin, grande nouveauté : le Comité Études et projets. Chargé d’une
veille de l’actualité, il suscite des groupes de travail d’une durée de
vie de deux ans environ, mobilisant des experts et des évêques concernés
par un dossier auquel l’Église est plus immédiatement confrontée. Le
résultat de leurs travaux remonte ensuite en Assemblée plénière à
Lourdes. C’est une innovation destinée à apporter de la souplesse et de
la réactivité, y compris médiatique, dans le fonctionnement de la CEF.
Thèmes jusqu’ici abordés: les différences structurantes dans notre
société (homme/femme, père/mère, frère/sœur), la coresponsabilité
prêtres-laïcs, l’enseignement catholique ou encore catholiques et
musulmans dans la France aujourd’hui.
La réforme aboutit également à distinguer très clairement entre les
lieux où les évêques élaborent leurs analyses et leurs orientations
(Commissions et Conseils) et les lieux qui sont au service de cette
politique (Services).
Où en est la mise en œuvre de cette réforme ?
Le Comité Études et projets semble déjà porter ses fruits. Cela a «
instauré une nouvelle manière de travailler lors des assemblées
plénières à Lourdes, estime Mgr Georges Pontier, archevêque de
Marseille et vice-président de la CEF. La perspective d’un thème de
travail sur une ou deux (voire trois) assemblées est efficace. C’est un
aspect de la réforme qui marquera car, au final, il accentue le débat et
le travail en commun des évêques. »
Autre point positif : le travail en commun au sein des Services
nationaux et entre eux. En regroupant les services, la réforme a permis
de « redonner vie à un travail pastoral entre directeurs de Services
nationaux », estime l’archevêque de Marseille. Un point encore en
attente : la mise en place effective des Conseils tarde un peu, à cause
de la difficulté à choisir les experts qui doivent en être membres. «
Cela prend du temps » , reconnaît Mgr Pontier.
Le déménagement, dernier volet de la réforme ?
Pour être réellement appliquée, la réforme engagée attendait le
déménagement de l’ensemble des services dans la toute nouvelle Maison de
la Conférence des Évêques de France, créée avenue de Breteuil à Paris.
Le déménagement vient d’avoir lieu ce mois-ci, réunissant l’ensemble des
services (sauf rares exceptions) en un seul et même endroit, alors
qu’ils étaient répartis jusqu’à présent sur plus d’une vingtaine de
sites parisiens, dont celui de la rue du Bac. « Cela permet
d’accentuer le travail en commun et une rationalisation économique»,
souligne Mgr Pontier. Les coûts des locaux sont réduits, ainsi qu’à
terme les coûts de fonctionnement. « Une réduction progressive et
respectueuse des personnes, sans licenciements » , précise Mgr
Pontier.
PIERRE SCHMIDT
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Echéances électorales
> La présidence de la Conférence épiscopale
Une nouvelle présidence de la Conférence des évêques de France (CEF)
devra être élue à la prochaine assemblée plénière des évêques, à
l’automne prochain. Les mandats sont de trois ans. L’actuelle présidence
est composée du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux
(président depuis 2001), de Mgr Georges Pontier (Marseille,
vice-président depuis 2001) et de Mgr Jean-Louis Papin (Nancy,
vice-président depuis 2004, date de création d’un second poste de
vice-président).
> Le Conseil permanent
Le Conseil permanent comprend les trois évêques de la présidence, un
membre de droit (l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois) et des
membres élus : Mgr Jean-Luc Bouilleret (Amiens), Mgr Jean-Luc Brunin
(Ajaccio), Mgr Bernard Charrier (Tulle), Mgr Gérard Daucourt (Nanterre),
Mgr Alain Planet (Carcassonne), Mgr Georges Soubrier (Nantes).
Les membres élus le sont selon deux critères : le nombre d’habitants du
diocèse (un de moins de 500 000 habitants, un autre entre 500 000 et un
million d’habitants, le dernier de plus d’un million d’habitants), et
l’ancienneté dans l’épiscopat, afin qu’évêques récemment ordonnés ou
plus expérimentés soient les uns et les autres représentés.
> Le Secrétariat général
Le secrétaire du Conseil permanent est le secrétaire général de la CEF.
Il s’agissait jusqu’ici de Mgr Stanislas Lalanne qui, devenant évêque de
Coutances et Avranches, va devoir quitter ce poste.
Le Secrétariat général comprend, outre le secrétaire général, quatre
secrétaires généraux adjoints : Mgr André Dupleix, le P. Antoine
Hérouard, Olivier Lebel (remplacé par Jean-Michel Coulot, le 1er
septembre prochain) et le P. Jean Quris. S’y ajoute la directrice de la
communication, Elizabeth Cordier.
> Les autres instances
Outre les commissions, conseils et services nationaux (lire
infographie) , la CEF peut s’appuyer sur le travail d’autres
services et instances d’Église : Secours catholique, Comité catholique
contre la faim et pour le développement (CCFD), observatoire « Foi et
culture », Œuvres pontificales missionnaires - Coopération missionnaire,
Mission ouvrière, Carrefour de l’Église en rural, Comité national du
diaconat permanent, Conseil national des grands séminaires,
Service-accueil médiation pour la vie religieuse et communautaire,
Coordination nationale des directeurs diocésains de pèlerinage,
Pastorale « nouvelles croyances et dérives sectaires. »
Nouvelle adresse de la Conférence des évêques de France : 58, avenue de
Breteuil, 75007 Paris. Tél. : 01.72.36.68.00.
Site Internet :
www.cef.fr
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