Philippe, qui était descendu dans une ville
de Samarie, y proclamait le Christ. Les foules unanimes s'attachaient aux
paroles de Philippe, car on entendait parler des miracles qu'il faisait et
on les voyait. Beaucoup d'esprits impurs en effet sortaient, en poussant de
grands cris, de ceux qui en étaient possédés, et beaucoup de paralysés et
d'infirmes furent guéris. Il y eut une grande joie dans cette ville.
Apprenant que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, les apôtres qui
étaient à Jérusalem y envoyèrent Pierre et Jean. Une fois arrivés, ces
derniers prièrent pour les Samaritains afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint.
En effet, l'Esprit n'était encore tombé
sur aucun d'eux ;
ils avaient seulement reçu le baptême au nom du Seigneur Jésus. Pierre et Jean se mirent donc à
leur imposer les mains, et les Samaritains recevaient l'Esprit Saint.
(Ac, 8, 5b-8.14-17)
Voici le récit de la première confirmation de l'histoire : un missionnaire
(Philippe est l'un des "Sept" dans lesquels la tradition voit les premiers
diacres) prêche la Parole, baptise au nom du Christ ; les apôtres imposent
les mains et confirment le baptême par le don de l'Esprit.
Depuis l'Église apostolique, la confirmation a connu divers avatars. Dans un
passé encore récent, elle était donnée dans l'enfance. Souvent, on
rassemblait les enfants de plusieurs années consécutives lorsque l'évêque
annonçait sa visite. Dans notre Diocèse d'Alsace, elle était - et elle reste
souvent encore - éclipsée par la profession de foi.
Depuis le Concile, une réflexion approfondie sur ce sacrement méconnu a été
menée, avec des approches différentes.
Si on se réfère à la théologie, la confirmation est un des sacrements de
l'initiation chrétienne : baptême, confirmation, eucharistie ; elle est
directement liée au baptême. Le dernier de ces sacrements, celui où le
Christ se livre totalement à l'humanité et où se réalise le plus fortement
l'union entre Dieu et l'homme, est l'eucharistie : c'est lui qui devrait
être le dernier des trois. Mais faut-il alors attendre pour la proposer
l'âge adulte ou faut-il célébrer la confirmation aussitôt après le baptême
comme le font les orthodoxes ?
Si on se place sur le plan pastoral, face à un baptême célébré dans
l'enfance sans possibilité de décision, on voudrait instituer une
confirmation mûrement réfléchie, un sacrement de l'entrée dans l'âge adulte,
une prise en compte personnelle de la proposition initiale des parents,
quitte à ce que l'eucharistie ait déjà été célébrée dans l'enfance.
C'est cette conception qui semble prévaloir actuellement. Dans notre
diocèse, Mgr Doré a explicitement demandé que la confirmation soit reportée
après la profession de foi, traditionnellement proposée à 14 ans.
Depuis dix-sept ans, dans notre paroisse, la confirmation est proposée aux
jeunes de 15 ans, ce qui a provoqué une chute des effectifs sans amener
vraiment un surcroît de motivation et de sérieux. Sans doute serait-il mieux
d'attendre encore un ou deux ans, mais on tombe alors pour beaucoup de
jeunes sur des classes d'examen...
Dans l'immédiat, la proposition de la confirmation devra être étendue à la
nouvelle communauté de paroisses. Notre réflexion se poursuivra pour
redonner à ce sacrement la meilleure place dans le cours de la vie d'un
jeune chrétien. |