Nos morts sont dans la main de Dieu

Jésus ne parle pas de purgatoire, car la notion ne faisait pas explicitement partie des croyances du judaïsme du temps. Ce silence explique pourquoi la notion de purgatoire est propre à la tradition catholique et exclue par la tradition protestante.

La croyance au purgatoire (étape de purification par un feu qui purifie) repose sur un texte de Paul dans l'épître aux Corinthiens au chapitre 3, verset 11 à 15. Paul dit que celui qui a mal accompli sa tâche sera sauvé même si son œuvre ne tient pas ; il sera sauvé "comme à travers le feu" - ce feu est ici un feu purificateur en latin purgatorius qui a donné purgatoire.

Dans l'Ancien Testament, on considère que les morts ont disparu sans retour. On exprime leur situation en disant qu'ils se sont endormis et donc qu'ils ont été réduit à rien ou presque. Le terme de "enfers" employé au pluriel nomme ce séjour des morts - en hébreu on dit "la fosse", "le shéol". C'est en ce sens que le symbole de la foi dit que "Le Christ est descendu aux enfers" pour prendre avec lui tous les défunts.

Par contre, dans la tradition chrétienne, on dit avec l'Apocalypse que les chrétiens sont "dans la main de Dieu". Cette image dit qu'ils sont en sécurité car la main de Dieu est une force ; elle dit aussi qu'ils sont dans la paix, puisque la main est l'instrument de la caresse ou de la tendresse... Cette image demande à être entendue de manière souple.

Puisque les morts sont dans la main de Dieu, ils peuvent être rejoints par la prière. On prie donc avec ceux qui sont dans la phase de purification et ceux qui sont déjà la gloire prient pour nous.

Ceci vaut pour tous les défunts. Mais notre lien avec tel ou tel de nos parents ou de nos proches fait que le lien avec eux est qualifié par ce que nous partageons.

L'église prie pour les défunts et chacun est invité à le faire, pour les siens et pour les autres selon l'extension de la charité. 

 

Comment prier pour les morts?

L'Eglise prie pour les défunts. Mais nous pouvons aussi leur demander de prier pour nous!

Si la mort apparaît comme la fin de la vie, elle est aussi un passage vers la plénitude de la vraie vie, prolongement de la vie ici-bas selon un mode complètement nouveau. Prier pour un défunt, c’est demander à Dieu qu’il puisse vivre la plénitude de la joie du ciel.
Pour cette raison, une messe ou une liturgie de funérailles est célébrée à l’église, juste avant sa mise en terre, ou son incinération.
Le 2 novembre, appelé « jour des morts », l’Église prie particulièrement pour tous ceux et celles qui nous ont précédés ici-bas. Ce jour-là (ou la veille, fête de la Toussaint), il est aussi d’usage d’aller fleurir la tombe de ceux qui nous ont quittés et de prier pour eux.
Prier pour ceux que nous avons aimés fait partie de notre foi. Mais n'oublions pas qu'on peut aussi leur demander de prier pour nous, de s'associer aux difficultés de notre vie et, le jour venu, de nous aider à faire, à notre tour, le grand passage. Vivre dans la mémoire de nos disparus ne doit pas être considéré comme mortifère et déprimant. C'est au contraire un vrai témoignage de foi dans la résurrection et la vie éternelle.

1er novembre, fête de la Toussaint

La Toussaint est la fête de tous les saints, connus et inconnus. Tout au long de l’année, l’Église fête les saints canonisés officiellement qu’elle propose comme modèles et témoins exemplaires de la foi. En revanche, le 1er novembre, elle honore les saints « anonymes » qui ont vécu dans la discrétion l’amour de Dieu et de leurs contemporains.


Les morts peuvent-ils aussi prier pour nous ?

Et comment ! Depuis les premiers temps de l’Église, les chrétiens prient pour les morts ; ils prient aussi les saints et leur demandent de l’aide. Cet amour mutuel, cet échange spirituel à travers le temps et l’espace, rapproche et unit : c’est ce que l’on appelle la communion des saints. Les morts sont près de nous parce qu’ils sont près du Christ. Ils nous accompagnent, nous soutiennent dans les difficultés.

Comment prier pour un défunt incinéré ?

Si l’Église ne recommande pas l’incinération, elle l’accepte cependant. À l’inverse de l’inhumation, le lieu de mémoire du défunt n’est pas aussi simple à identifier. Pour palier à cette relative absence de lieu, certains ont l’usage de prier devant un portrait de la personne disparue. Et ainsi, avec elle, de se mettre ensemble en présence de Dieu.

 


Faut-il faire dire des messes pour un défunt non-croyant ?

Bien sûr, nous souhaiterions que tous nos défunts, y compris les non-croyants, entrent immédiatement au Ciel. Dans sa miséricorde, Dieu permet à tous les hommes de faire, après la mort, l’expérience de sa tendresse. La foi et l’amour de ceux qui prient pour eux les y aident. A la messe, le Christ nous délivre de toutes nos fautes et nous permet de passer de ce monde à son Père. Prier pour un défunt au cours d’une messe dite à son intention prend alors tout son sens.