Jubilé de diamant pour Jean-Paul Freudenreich
 

Retiré à Steinbach, sa dernière paroisse, le père Jean-Paul Freudenreich fêtera dimanche 4 juillet le 60e anniversaire de son ordination. Son Jubilé de diamant sera présidé par Mgr  Rodolphe Vigneron, chorévèque de Mossoul.


                                    

  Dans son bureau de la coquette maison, à l’entrée du village de Steinbach, où il vit une paisible retraite, Jean-Paul Freudenreich est assis sous un grand crucifix. Un symbole qui résume un choix de vie et sa profession de foi, « avec et autour de Jésus, faire église ».

Pourtant, en 1945, à tout juste 12 ans, quand il rentre au Petit séminaire de Zillisheim, « sans connaître un mot de français », cinquième d’une fratrie de huit enfants de parents viticulteurs à Pfaffenheim, rien n’est décidé. « C’étaient des temps difficiles, nous étions soixante dans un dortoir à peine chauffé. Mais c’était aussi un apprentissage de la vie. On était entre copains, on a lié des amitiés qui durent encore », se souvient le prêtre. Après le bac et une année de philo, il intègre le Grand séminaire de Strasbourg. « Je me suis longtemps demandé si c’était mon chemin. Ma vocation s’est affirmée petit à petit. »

« On m’appelait curé »

C’est aussi le moment où débutent ce qu’on appellera pudiquement « les événements d’Algérie ». Jean-Paul Freudenreich part pour un service militaire de trente mois. Après l’école d’officier, il passera treize mois en Algérie. « Nous étions stationnés dans une ferme dans les montagnes. Tout le monde m’appelait “curé” et j’ai été bombardé responsable de l’action psychologique ! Mes études théologiques m’ont beaucoup aidé. Ça m’a aussi montré l’importance de la présence d’un prêtre, même si je n’étais alors que séminariste, parmi ces jeunes appelés. » Il est démobilisé en fin d’année 1958. « Sur le chemin du retour, j’ai appris la mort du pape Pie XII. » Jean-Paul Freudenreich reprend ses études au Grand séminaire. « Dieu avait besoin de jeunes comme moi. J’étais fan de Jésus-Christ, disciple du Christ. » Le 29 juin 1961, il est ordonné prêtre à Strasbourg. D’abord vicaire à Notre-Dame de Guebwiller, il est nommé curé de Biesheim en 1971. Il y reste dix ans avant d’être nommé à Cernay, en 1981. Trois ans plus tard, de graves soucis de santé le contraignent à réduire ses activités. « On m’a conseillé de prendre une petite paroisse. J’ai choisi Steinbach. J’y ai été bien accueilli, dans une communauté agréable. En 2011, on m’a offert un magnifique jubilé d’or ! »

Solidarité, partage, respect

« La vie d’un prêtre n’est pas toujours facile, il fallait s’accrocher. Je n’ai pas eu à souffrir de la solitude. J’étais au service du Christ, dans un témoignage pour mieux l’aimer et mieux aimer les autres. Je remercie tous ceux qui m’ont permis d’avancer dans la solidarité, le partage, le respect des autres. 

                                                                                                                                             Par Louis GRIFFANTI