L'échec de l'attaque initiale :

Le 25 décembre à 13 heures, le front d'attaque est constitué, le groupement Castella est sur le versant du Hirnlestein et le reste du régiment sur Schletzenburg. A 16 heures, après une courte préparation d'artillerie, comme on avait coutume de le faire au début de la guerre, les troupes françaises s'élancent à l'attaque. Les 1° et 2° compagnies débouchent du bois d'Hirnlestein et descendent en lignes de section vers le ravin de Steinbach quand un violent tir de mitrailleuses en provenance de la côte 425, mais aussi des premières maisons du village, cloue sur place les deux compagnies, occasionnant des pertes sensibles à la 1°. A gauche, le 3° bataillon rencontre une forte résistance, son attaque se brise sous le feu croisé des mitrailleuses provenant du  plateau d'Uffholtz et du village. Partout les fantassins aplatis se mettent à creuser fiévreusement le sol pour échapper au tir précis des allemands.
   
Visiblement " l'appui de l'artillerie dans toute l'attaque avait été illusoire" et on n'imaginait pas rencontrer une aussi forte résistance ennemie.

Le 26 décembre,
les attaques reprennent sans  résultat, le 213° RI échouant devant la côte 425 tandis que le 15-2 poursuit ses travaux d'enfouissement. Le régiment compte déjà 27 tués et 71 blessés en deux jours de combat.

Le 27, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer Steinbach. A 8 heures, les canons de 65 installés sur les hauteurs avoisinantes, bombardent les premières maisons, des centaines d'obus démolissent toutes les habitations et déclenchent de nombreux incendies. A 10 heures, dès la fin de la préparation de l'artillerie, la 4° compagnie du capitaine La Roche, profitant d'un brouillard intense, s'élance, les 1° et 3° sections en ligne. Mais la nappe se dissipe brutalement révélant aux Allemands l'assaut à découvert des sections.
Une fusillade provenant des soupiraux,des fenêtres et des soubassements des maisons pourtant détruites, cause aussitôt de vives pertes dans les rangs français. Le lieutenant David est tué d'une balle en plein cœur, sa section est arrêtée par un réseau de barbelés à 50 mètres des premières maisons. A droite, la 3° section est stoppée à 30 mètres du village par un grand grillage vertical que les cisailles ne peuvent entamer. Hardiment, l'adjudant Jacques avec quelques hommes, tente d'escalader l'obstacle. Tous sont tués. Les 2° et 4° sections sont lancées dans la fournaise sans plus de résultat, la 4° compagnie est clouée au sol à peine à 30 mètres des premières habitations. Il faudra attendre la nuit pour pouvoir organiser son repli. L'échec de cette attaque initiale montre combien la prise de Steinbach va s'avérer difficile car "le village représente une position extrêmement forte entourée de réseaux de fils de fer, de grillages, de tranchées, de maisons crénelées, flanquée par l'ouvrage de 425 et les tranchées du plateau d'Uffholtz, ainsi que par des mitrailleuses. Le village, même avec la préparation d'une artillerie puissante, sera extrêmement dur à enlever et coûtera beaucoup de monde".

Le Quinze-Deux est conscient du sacrifice qu'il devra consentir pour s'emparer de Steinbach, surtout que la pluie, puis la neige commençant à tomber, l'eau envahit les tranchées de fortune obligeant les hommes à patauger dans l'eau glacée. Déjà les premiers soldats sont évacués pour cause de pieds gelés. Pour tous ces hommes qui ont vécu les heures difficiles du Spitzemberg, les jours de lutte intense qui s'annoncent dans le froid et les corps à corps sanglants resteront dans leur mémoire comme l'enfer de Steinbach.
 
Steinbach tombe aux mains du 15-2 :

Le 28 et 29 décembre, le 15-2 tout en consolidant ses positions, parvient à se rapprocher et à investir les maisons à la périphérie du village. A droite le 213'° RI, malgré de terribles pertes, ne parvient pas à s'emparer de la côte 425 tandis que le groupement Castella est toujours bloqué par le feu de la "tranchée en V" , nom donné à un ouvrage situé entre l'église et 425.

  1. Le 30 décembre, l'attaque continue, le lieutenant-colonel Jacquemot donne l'ordre à la 7° compagnie (capitaine Marchand) de forcer l'entrée du village. Grâce à l'initiative du sergent Mauclair qui entraîne sa section à l'assaut cinq minutes avant la fin de la préparation d'artillerie, les sections de tête franchissent les 300 mètres séparant les tranchées du village sans recevoir un coup de fusil. Mais l'ennemi se ressaisit immédiatement et un violent corps-à-corps s'engage à travers les réseaux de barbelés et les décombres des maisons. Après une lutte farouche, la 7° compagnie parvient à s'emparer des premières maisons et poursuit sa progression dans la Grand'Rue jusqu'à être arrêtée par une barricade qu'elle ne parviendra pas à contourner à cause des incendies. La compagnie se retranche donc sur place pour la durée de la nuit, elle a fait 20 prisonniers. Le lendemain, les combats reprennent avec la même intensité, la 7° compagnie avance lentement, maison par maison, tandis qu'au Sud et au Nord du village, les autres unités se rapprochent des habitations grâce aux travaux de sape, la I°compagnie parvenant ainsi à s'établir à 80 mètres de la lisière Sud. Un tiers du village est désormais entre nos mains, les Allemands évacuent la population civile et constituent une deuxième ligne de défense à l'intérieur du village qui tiendra encore le régiment en échec pendant deux jours entiers.
    Le 3 janvier,
    le régiment reçoit l'ordre d'achever la prise de Steinbach et de l'ouvrage en V et de pousser vers le plateau d'Uffholtz. Après une violente préparation d'artillerie de 65, 75 et 155, le 15-2 se lance à l'attaque. Une section de la 2° compagnie enlève à la baïonnette la tranchée dite en V, permettant au détachement Castella, flanc-gardé face à Cernay par la 4° compagnie d'obliquer vers les lisières Sud du village. La 3°compagnie, jusque là en réserve est rapidement envoyée aux lisières Est qu'elle atteint vers 20 heures. Les pinces de la tenaille se referment sur les Allemands qui préfèrent évacuer le village. Ce repli est d'ailleurs facilité par le relatif succès des 9° et 10° compagnies qui, au Nord, ne parviennent à enlever que deux tranchées adverses. A minuit la 12° compagnie, qui a traversé le village au prix de durs combats de rue, réalise sa jonction avec la 3° compagnie : Steinbach est aux mains du Quinze-Deux. Ce succès français est parachevé par la conquête de la côte 425 par le 213° RI. La route de Cernay est ouverte mais prudemment le général Guerrier renonce à lancer ses troupes dans la brèche, les régiments épuisés ne peuvent risquer un autre combat de rue dans une localité aussi grande.
    Durant la nuit, le commandement allemand informé de la perte du village par ses troupes, déclenche un violent bombardement de 105 et 150 suivi vers 1 heure d'une contre-attaque du 25° Infanterie Régiment. La 3° compagnie arrête deux compagnies allemandes aux lisières est mais quelques groupes parviennent quand même à s'infiltrer entre les 2° et 3° compagnies et à atteindre l'église et le cimetière. A la faveur de la nuit, ils provoquent un grand désordre dans nos lignes.Il faudra toute l'énergie de la 8° compagnie pour refouler par une charge à la baïonnette l'ennemi retranché dans le cimetière, une cinquantaine d'Allemands sont faits prisonniers.
      L'après-midi, pour s'assurer définitivement  la  possession de Steinbach, le 3° bataillon s'empare des tranchées allemandes du plateau d'Uffholtz.

     
    Du 4 au 10 janvier, les positions du 15-2 ne cesseront d'être soumises à de violents bombardements, et la dernière et infructueuse contre-attaque allemande se soldera par un cuisant échec : 60 cadavres joncheront le terrain situé devant les lignes françaises.
     Après quinze jours et quinze nuits de combat qui auront coûté la perte de 564 hommes (167 tués, 374 blessés et 23 disparus), Steinbach est définitivement aux mains du 15-2. L'offensive prévue a certes échoué, Cernay l'objectif final n'est pas atteint faute, d'une part d'avoir obtenu des renseignements exacts sur le volume et la présence des forces ennemies engagées dans le secteur et d'autre part d'une préparation d'artillerie suffisante, notamment en pièces de gros calibre. Mais pour le régiment, il s'agit d'une victoire que viendra d'ailleurs récompenser le 27 janvier la première citation à l'ordre de l'armée.
    Si les communiqués de victoire redoublent d'éloges pour décrire les combats de l'Enfer de  Steinbach, ils oublient de préciser que, malgré les combats au corps-à-corps au milieu des incendies, malgré les bombardements, l'adversaire le plus terrible pour tous ces hommes fut l'hiver. Comme le raconte si bien l'historique du régiment publié en 1935, "tous les survivants de cette époque revoient les tranchées à demi-effondrées où ils restèrent stoïques dans l'eau jusqu'aux genoux, au milieu des glaçons ; ils revoient les longues nuits d'hiver où la neige ensevelissait les guetteurs aux créneaux, les corvées et les relèves à travers les fondrières des boyaux, la lutte contre le froid qui les terrassait lentement, le calvaire de leurs camarades qui, les pieds gelés, se traînaient encore, jusqu'au jour où il fallait les emporter de la tranchée". Plus laconiquement le Journal de Marche et des Opérations précisera : "Par suite de la fatigue extrême et de l'état des tranchées où les hommes sont dans l'eau et la boue jusqu'aux genoux, les évacuations pour pieds gelés sont très nombreuses. L'effectif tombe de 3200 à 1800 hommes".
    Le régiment occupa les positions devant Steinbach pendant encore deux mois jusqu'au 8 mars 1915.

     A partir du 18 janvier, le 15-2 ne laissera plus dans les tranchées que deux bataillons afin de réduire son service en ligne et d'augmenter le nombre de ses unités au repos. Ainsi les bataillons se relèveront tous les quatre jours, le bataillon disponible étant au repos à Bischwiller. Malgré tout, cette période ne fut pas sans agitation, les duels de mousqueterie et d'artillerie causant la perte de 29 tués et 76 blessés.

    4.2 : La naissance de la légende (mars 1915)
    Un observatoire de premier ordre : 
    Le 8 mars 1915, le 2° bataillon reçoit l'ordre de rejoindre le secteur du Hartmannswillerkopf afin d'être détaché auprès de la 1° brigade de chasseurs (7°, 13°, 27° et 53°BCA). Pour la première fois, les fantassins du 15-2 montent en ligne sur cette montagne dont le nom sera à jamais lié à l'épopée des Diables Rouges.
     
    Le Hartmannswillerkopf, dont le nom sera très vite abrégé dans les pièces officielles en HWK et désigné plus familièrement par les poilus sous le terme de Vieil Armand, était au début de la guerre un piton isolé que les deux belligérants avaient totalement ignoré. Recouvert à l'époque par une profonde forêt, le HWK est un éperon rocheux de forme pyramidale culminant à 956 mètres. Du sommet s'offre un panorama unique sur la plaine d'Alsace avec la Forêt Noire en toile de fond. Adossé au Molkenrain (1125 mètres d'altitude) dont il est le prolongement naturel, il tombe en pentes escarpées sur la plaine d'Alsace. Ses pentes est sont largement incurvées et les rebords, d'où partirent toutes les contre-attaques allemandes, porteront le surnom de cuisse droite et cuisse gauche. La cuvette elle-même sera l'Entre-cuisses, les Allemands y installeront tous leurs postes de commandement, leurs téléphériques et toutes leurs transmissions. 
    Le versant de cette face est beaucoup plus raide et plus abrupt donc impossible à atteindre par les tirs d'artillerie à trajectoire tendue. Au voisinage du sommet se trouvent de nombreux gros rochers dont les parois verticales tournées également vers l'est constituent d'excellents abris contre les tirs d'artillerie, les obus ne pouvant que taper la roche ou passer largement au-dessus. Outre les particularités du terrain très favorables à l'ennemi, les troupes françaises devaient combattre avec un mur dans le dos, le Molkenrain, si bien que le commandement dut surmonter des difficultés inouïes pour alimenter en hommes, en matériel, en munitions et en vivres le champ de bataille.
     
    Il fallait ainsi 5 à 6 heures, en partant de la vallée de la Thur pour atteindre la région du Vieil-Armand en empruntant des sentiers de montagne étroits et accidentés. Les Allemands, au contraire, abrités par la contre-pente et soutenus par une logistique installée en plaine, ravitaillaient leurs  troupes sans encombres jusqu'aux premières lignes.

     Dès février 1915 d'ailleurs, ils construisirent la Voie Serpentine qui reliait directement le sommet  aux villages de la plaine, tandis que deux câbles aériens dissimulés dans l'Entre-cuisses arrivaient   au pied de l'Aussichtsfelsen (rocher Hellé), leur permettant ainsi d'amener à pied d'œuvre de   style="text-decoration: none"> grosses quantités de matériels pour améliorer le système de défense du secteur. Très vite la lutte pour ce sommet engendra chez les deux adversaires un engouement qui dépassait la valeur même de l'objectif. Certes, en conquérant le HWK, les Français gagnaient un observatoire de premier ordre au pied duquel s'étalait une carte animée et grandeur nature du Haut-Rhin. De là, ils pouvaient paralyser par le feu de l'artillerie tout mouvement ennemi dans la plaine. Inversement, les Allemands considéraient à juste titre que l'occupation du piton par les Français était une menace permanente et inacceptable pour leurs arrières.
     Mais la véritable raison de cette fantastique empoignade pour la possession du Vieil Armand était avant tout symbolique. L'année 15 voit deux immenses armées invaincues entamer une terrible épreuve de force visant non pas à remporter une  décision militaire mais à saigner à blanc l'adversaire. Dans ce contexte, perdre le Hartmannswillerkopf aurait été un aveu de faiblesse et  d'impuissance qu'Allemands et Français ne pouvaient se permettre. Cette guerre exigeait des  sacrifices encore jamais consentis, le 15-2 allait relever le défi.
               

    La tombe du seul soldat de 14-18
     enterré à  Steinbach


    Cette croix porte les traces de la violence des combats qui se sont déroulés autour de l'église et dans le cimetière

    Die Kämpfe im Oberelsaß Mitte und Ende Januar 1915 

    Aus dem Großen Hauptquartier wird der "Frankfurter Zeitung“ geschrieben:

    Die Franzosen hatten gleich zu Beginn des Krieges große Anstrengungen gemacht, sich in den Besitz von Elsaß-Lothringen zu setzen. Dem Anfang August von Belfort aus unternommenen Einfalle ins Oberelsaß wurde durch die Schlacht von Mülhausen ein jähes Ende bereitet, und die Offensive gegen Lothringen brach nach dem glänzenden Siege des bayerischen Kronprinzen in sich zusammen. Seitdem haben die Franzosen es nicht mehr gewagt, in Lothringen einzufallen. Dagegen gingen sie im Oberelsaß erneut vor, als die hier eingesetzten deutschen Treppen eine anderweitige Verwendung fanden. Zum zweiten Male betraten die Franzosen vorübergehend Mülhausen und drangen nordwärts bis Ensisheim vor. Die Freude währte aber nicht lange. Durch eine erneute deutsche Offensive wurde der Gegner vertrieben, der heute nur das Weiler- und Münstertal in den Vogesen und den Belfort unmittelbar gegenüberliegenden Grenzstrich im Besitz hat, während in den Nordvogesen die deutschen Truppen bis in die Höhe von Senones, also tief in französisches Gebiet vorgedrungen sind.
    Ende Dezember begannen die Franzosen zum dritten Male mit einer Offensive in Richtung Mülhausen. Die Stadt sollte nach Gefangenenaussagen spätestens Ende Januar endgültig in französischer Hand sein.
    Wie aus den Tagesberichten der Obersten Heeresleitung bekannt ist, wurde zwischen dem 27. Dezember und 8. Januar um den Besitz der Höhe 425 westlich von Sennheim Tag für Tag erbittert gekämpft. Die Franzosen kamen jedoch über diese Höhe nicht hinaus. Dagegen gelang es den deutschen Truppen, Gelände zu gewinnen.
    Bis Ende Dezember hatten sich auf dem in 956 Meter Höhe, fast 700 Meter über dem Rheintale gelegenen dicht bewaldeten Hartmannsweilerkopfe, einem beliebten, geologisch und botanisch interessanten Ausflugspunkte, nur deutsche und französische Wachen befunden, die einander beobachtend gegenüberlagen. Die Deutschen hielten den östlichen, die Franzosen den westlichen Teil des Kopfes besetzt. Inzwischen hatten die Franzosen eine Reihe von Alpenjäger-Bataillonen in die Südvogesen entsandt und auf den Hartmannsweilerkopf eine ganze Alpenjäger-Kompanie vorgeschoben, die sich dort eine festungsartige Stellung schuf, die ellipsenförmig den höchsten Punkt umschloß. Die Höhe des Molkenrains (1125 Meter), zu der man vom Hartmannsweilerkopf über die Jägertanne (Sattelpunkt) gelangt, wurde ebenso wie der Welchen französischerseits stark besetzt.
    Die ersten deutschen Vorstöße gegen die Ringburg auf dem Hartmannsweilerkopf scheiterten an der Stärke jener Stellung. Auch mußte die dem Flachland entstammende Angriffstruppe erst die Schliche des im Gebirge erfahrenen Gegners kennen und bekämpfen lernen, der mit schwarzen Ziegenfellen behangen oder mit Tannenreisig bedeckt die Gipfel der schneebedeckten Tannen bestieg und von dort aus, in Körben sitzend aus seinen Verstecken auf unsere Soldaten herabschoß. Bald hatten diese die Ringfestung von außen völlig umschlossen; auch war die Jägertanne besetzt worden, um die vom Molkenrain her erwarteten französischen Entsatzversuche abweisen zu können. Solche erfolgten auch mit mindestens einem Alpenjäger-Bataillon, wurden aber von unseren sich energisch zur Wehr setzenden schwachen Treppen abgewiesen. Zu gleicher Zeit aus dem Ringwalle unternommene Ausfälle der Bergbesatzung scheiterten. Inzwischen hatte man die weiter nötigen Angriffsmittel bereitgestellt, so daß am 19. Januar der Sturm unternommen werden konnte. Die ersten wohlgezielten Schüsse trafen den Offiziersunterstand in der Ringfeste. Zwei Offiziere wurden getötet und einer verwundet. Der letzte Offizier streckte auf dieses Ereignis hin, die Aussichtslosigkeit weiteren Widerstanden einsehend, mit dem Rest der Besatzung die Waffen. Ein Offizier und 150 Alpenjäger wurden zu Gefangenen gemacht. Zwei Tage später wurde auch der Hirzstein genommen und dort noch 2 Offiziere und 40 Mann gefangengenommen. An den Hirzstein waren unsere Treppen, ohne einen Schuß zu tun herangekommen. Selbst die gefangenen Offiziere sagten aus, daß die deutschen Vorbereitungen zur Wegnahme der Höhenstellungen vortrefflich gewesen seien.
    Unsere Truppen waren während dieser Kämpfe im Gebirge den allergrößten Strapazen und Entbehrungen ausgesetzt. Auf hoher Bergeshöhe kämpfend, wo tiefer Schnee lag, die Tannen hoch zum Himmel ragen und wo dichtes Unterholz den Ausblick auf wenige Meter beschränkt, Tage lang ohne warme Nahrung und ohne schützendes Obdach, hatte die Truppe Außerordentliches zu leisten. Erst nachdem der Feind vertrieben war, konnte man sich einigermaßen häuslich einrichten, Wege und Hütten bauen und warmes Essen zubereiten. Jetzt finden wir auch Kavallerie hoch oben in den Bergen, aber nicht etwa zu Pferde, sondern angetan mit Rucksack, Bergrock und Eissporen. Stunden, ja halbe Tage lang gehen die Kavalleristen die längsten und gefahrvollsten Patrouillen und bringen oft die besten Meldungen.
    Nachdem der französische Versuch, über Sennheim auf Mülhausen durchzustoßen, an dem Widerstande der Deutschen gescheitert war, unternahm der Feind am 27. Januar einen Durchbruchsversuch an anderer Stelle. Er hatte sich also Kaisers Geburtstag für seine Angriffe ausgewählt. Ein hoher Stab war gerade in der Kirche, wo der Festgottesdienst abgehalten wurde, als um 11 Uhr vormittags von dem Nachbarverbande die Meldung einlief, daß ein feindlicher Angriff in Richtung Ammerzweiler erfolgt sei, und um artilleristische Unterstützung gebeten wurde. (Der bei diesen Kämpfen in Betracht kommende Kampfraum liegt im Süden von Bernweiler teils nördlich, teils südlich [Hirzbacher Wald] von Altkirch und findet sich nicht auf unserer Skizze. D. Red.) Kaum war diese zugesagt, so wurde auch innerhalb des eigenen Abschnittes des betr. Truppenverbandes ein französischer Infanterieangriff gegen einen vorgeschobenen Posten am Rhein-Rhone-Kanal gemeldet. Die in schwierigem, weil sehr unübersichtlichem Gelände stehende deutsche Feldwache wurde von einer weit überlegenen feindlichen Truppenmacht überrannt. Gleichzeitig erfolgte ein dritter französischer Angriff in Richtung auf Aspach. Dieser Angriff sowie jener auf Ammerzweiler wurden bis auf Sturmentfernung durchgeführt, brachen dann aber unter schweren Verlusten für den Feind zusammen. Dagegen begann der bis an den Kanal vorgedrungene Feind sich dort einzurichten, indem er die deutsche Feldwachtstellung umbaute, mitgebrachte Pfähle einschlug, Drahtrollen entfaltete, auch Maschinengewehre auf Bäumen sogleich in Stellung brachte.
    Der deutsche Führer hatte mittlerweile den Gegenangriff befohlen, zu dem, weil die Reserven weiter abstanden, Teile der zunächst zur Hand befindlichen Abschnittsreserven eingesetzt wurden. Eine Landwehr- und eine Landsturm-Kompanie waren es, die sich um 4 Uhr nachmittags dem Feinde entgegenwarfen, um ihm die verloren gegangene Stellung zu entreißen Um 7 Uhr abends war die Stellung wiederum in deutscher Hand. Die Sieger, Landwehr und Landsturm, konnten mit berechtigtem Stolze auf die erbeuteten Trophäen - mehrere Maschinengewehre - sowie auf die gemachten Gefangenen sehen.
    Um 4 Uhr nachmittags war ein neuerlicher französischer Angriff auf die deutschen Stellungen im Hirzbacher Walde erfolgt und abgeschlagen worden.
    Es war schon Nacht, als der Feind um 9 Uhr 30 Minuten abends endlich einen letzten Versuch machte, um im Hirzbacher Walde die Linie der Deutschen zu durchbrechen und die Kanalstellung wieder zu erobern. Alle diese Angriffe wurden abgewiesen. Am nächsten Tage fand man eine große Anzahl toter Franzosen vor den deutschen Stellungen. Im Gegensatz zu den bei Tage unternommenen Angriffen waren die Nachtangriffe der Franzosen sehr matt geführt. Die deutschen Soldaten hörten im Hirzbacher Walde, wie die französischen Offiziere große Mühe hatten, ihre Leute überhaupt vorwärts zu bringen.