La région de Cernay
Conformément
aux directives données par le général commandant le 34e Corps d'Armée, la
66e division avait reçu l'ordre d'entreprendre, le 1 décembre 1914, une
opération sur Aspach-le-Haut, en vue de rendre plus régulières les
communications entre Thann et Belfort par la route
Thann-Rodern-Sentheim.
Après une préparation d'artillerie assez sérieuse,
trois compagnies du 213e régiment d'infanterie
avaient occupé Aspach-le-Haut, tandis qu'à gauche une compagnie du
15e bataillon de chasseurs, appuyée par
une section de 65 de montagne, opérait une diversion dans la direction de
Rinipach.(?)
Le 2 décembre 1914
La 132e brigade de la 66e division attaquait sur la
Tête-de-Faux, dans le but d'occuper ce sommet.
L'opération était menée
par le 215e régiment d'infanterie, deux
compagnies du 28e et cinq compagnies du
30e bataillon de chasseurs. Nos soldats
enlevèrent à la baïonnette le sommet de la Tête-de-Faux, poursuivirent
l'ennemi à plus de 300 mètres au-delà, mais furent arrêtés par de
nouvelles organisations défensives.
Ils se retranchèrent alors et
repoussèrent deux contre-attaques. Sur la droite, deux compagnies du
215e régiment d'infanterie enlevaient, pendant
ce temps, la petite Tête-de-Faux, mais devaient ensuite. rétrograder sous
le tir des mitrailleuses.
Toutes nos tentatives sur ce point
échouèrent.
Seuls, les chasseurs purent maintenir leur occupation de
la Tête-de-Faux
Le 10 décembre
Le 34e Corps d'Armée devient le détachement d'Armée
des Vosges, et reste sous le commandement de son chef, le général
Putz.
Une opération sur Cernay est préparée par la 66edivision, tandis
que la 57e division doit attaquer sur Aspach-le-Bas ; un bataillon du
359e régiment d'infanterie, se portant
sur la gare d'Aspach, assurera la liaison entre les deux attaques.
A
la 66e division, le 152e régiment
d'infanterie se porte en avant avec six compagnies et atteint,
après trois heures d’efforts, la lisière nord-ouest de Steinbach ; le
15e
bataillon de chasseurs se porte sur Uffholz. Il est retardé dans sa
marche par des chemins étroits et mauvais ; et, au débouché des bois, un
feu violent l'accueille. Il gagne à peine 300 mètres de terrain au-delà des
lisières.
Le 28e bataillon de chasseurs, qui débouche à sa
gauche, réussit à occuper la croupe qui domine, à l'ouest, Wattweiler.
Le bataillon du
359e, qui relie les attaques des deux
divisions, parvient jusqu'à 150 mètres des tranchées défendant
Aspach-le-Bas.
A la 57e division, l'action assez mal soutenue par
l'artillerie, fait peu de progrès ; les troupes, en particulier les 371° régiment d'infanterie et 204e régiment
d’artillerie, vaccinées récemment contre la fièvre typhoïde, (pour
partir en Orient) sont en mauvais état physique.
Le lendemain
Par suite du brouillard qui empêche les réglages de
l'artillerie, nous nous contentons, à la 66e division, de repousser des
attaques, et, à la 57e, de préparer notre progression méthodique vers
Aspach-le-Bas.
Les jours suivants
Les efforts de la 66e division sont principalement
dirigés sur Steinbach, d'où partent les feux
qui prennent en flanc nos unités débouchant des bois pour attaquer Cernay.
Le 28 décembre
La 4e compagnie du
152e régiment d'infanterie réussit à occuper,
après une lutte particulièrement difficile, la plus grande partie du parc
du château en ruines, au nord-ouest de Steinbach.
Le 30 décembre, des éléments du
152e d'infanterie pénètrent dans le
village de Steinbach, mais l'incendie des maisons
empêche leur progression.
Le 1e janvier
Ce régiment s'empare de trois lignes de maisons
fortifiées et des boyaux de communication qui les relient
Le 3 janvier, appuyé par un bataillon du
218e d'infanterie et par le
15e bataillon de chasseurs à pied, le
152e enlève
Steinbach et s'y établit.
Mais la
rigueur de la température va interrompre les opérations pendant plusieurs
semaines. On s'organise, on installe les liaisons optiques et
téléphoniques, on perfectionne les procédés de ravitaillement, et on
améliore le plus possible l'installation matérielle des
troupes.