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		DES ORIGINES À LA GUERRE DE 1870 : 
		 
		 L'origine de l'industrie caoutchoutière en Alsace remonte au
		milieu du XIXe siècle. C'est en 1844 que Mathieu RISLER,
		imprimeur d'indiennes à Cernay, créa dans cette ville une
		fabrique de caoutchouc. 
		 
		Joseph ROLLIN, né à Cernay le 20 novembre
		1820, débuta dans cette usine. En 1859,
		après avoir travaillé à Paris comme imprimeur sur tissus, il s'installa à Steinbach dans un ancien tissage pour y fabriquer 
		des cretonnes et
		des manteaux caoutchoutés. A
		cette époque il employait 6 à 8 ouvriers et 20 à 30 couturières dans un atelier de 13 métiers où l'on tissait 
		des cretonnes. L'épouse du  fondateur, Caroline ROLLIN, collaborait avec son mari dans la
		direction de l'atelier de couture. A la
		production des vêtements, Joseph ROLLIN ajouta bientôt
		celle de draps caoutchoutés spéciaux, dont les indienneries
		alsaciennes commençaient à se servir pour l'impression
		mécanique des tissus. La fabrication s'étendit ensuite aux
		balles, ballons, jouets d'enfants, ainsi qu'aux articles
		techniques pour usage industriel : joints, tuyaux et objets
		moulés en caoutchouc. 
		 
		 DE 1870 À 1918 
		Le siège de Belfort, commencé le 3 novembre 1870, isolait
		Mulhouse et la Haute-Alsace du reste de la France.L'administration allemande s'installa en Alsace à partir de
		fin novembre. Le 10 mai 1871, le traité de Francfort
		proclamait la cession de l'Alsace et de la Lorraine. 
		Joseph Rollin continua à travailler pour les industries
		alsaciennes les plus diverses auxquelles son sort était lié, et
		notamment pour l'industrie textile et les manufactures
		d'impression sur tissus de la région de Mulhouse. 
		Joseph Rollin mourut le 5 janvier 1887. Quelques jours plus
		tard, la raison sociale de l'entreprise Rollin devenait
		l'« Elsässische Gummiwarenfabrik zu Steinbach ». 
		Les deux fils de Joseph Rollin reprirent l'entreprise. L'aîné,Charles Rollin, né en 1858 s'occupa de la direction technique
		et commerciale. Le cadet, Eugène Rollin, né en 1860,
		s'occupait plus spécialement du caoutchoutage des tissus. 
		En 1890, la durée journalière du travail était de 11 heures, et
		on ne travaillait pas le dimanche. 
		L'entreprise continua ses fabrications de tissus et articles
		techniques en caoutchouc. Elle fut ensuite la première a
		introduire les garnitures de cylindres en caoutchouc dans les
		machines de blanchiment, teinture et apprêt pour
		remplacer les rouleaux en laiton. De même, elle fabriqua les premiers 
		revêtements de presses en caoutchouc pour l'industrie papetière. 
		Depuis ses débuts, l'entreprise avait gardé son caractère
		artisanal. A la veille de la première Guerre Mondiale, elle
		comprenait un gérant, un contremaître, un comptable et 30
		ouvriers. 
		Après la terrible bataille de Steinbach, fin décembre 1914 et
		début janvier 1915, l'entreprise et le village furent
		complètement détruits. Jusqu'au retour de l'Alsace à la
		France en 1918, l'usine sinistrée se trouva sur la ligne de front. 
		 
		1918-1939 - L'entre-deux guerres: 
		Après l'armistice de 1918, les habitants de Steinbach
		dispersés aux quatre coins de l'Alsace revinrent dans leur
		village. Tout n'était plus que ruines, trous d'obus, amas de
		ferraille et de fil barbelé. Il fallut tout reconstruire, maisons,
		église, écoles et usine. Le 8 mars 1920, la raison sociale
		redevenait   
		« Manufacture Alsacienne de Caoutchouc ». 
		A ses fabrications traditionnelles, l'entreprise ajouta à cette
		époque la fabrication de courroies de transmission plates et
		de bandes transporteuses. Charles Rollin étant décédé le 16
		janvier 1926, ce sont André Rollin et Georges-Jean dit Yvan
		Rollin qui en prirent la direction. L'entreprise évolua alors 
		dans un esprit plus scientifique avec l'emploi de nouveaux
		produits ou procédés au fur et à mesure de leur apparition
		sur le marché : accélérateurs, antioxygènes, plastifiants et
		récupération des solvants. De plus. entre 1922 et 1939, des
		améliorations avaient été apportées chaque année aux 
		bâtiments et au matériel de l'usine. En mai 1939, à la veille
		de la mobilisation, l'entreprise comptait 79 personnes. 
		 
		 DE 1940 À LA LIBERATION: 
		Après la débâcle et l'armistice du 25 juin 1940, la famille
		Rollin fut. comme en 1914, dépossédée de ses biens qui furent placés 
		sous séquestre allemand. 
		En juin 1941, l'usine de Steinbach fut l'objet d'un contrat de 
		location-vente au profit d'une société allemande qui occupa 
		les locaux jusqu'à la débâcle allemande. Lors des combats
		de la libération, de novembre 1944 à février 1945, le front se
		stabilisa à nouveau devant le village. Des pièces d'artillerie 
		furent installées dans la cour de l'usine, ce qui attira les tirs
		des batteries alliées. De nombreux bâtiments furent à
		nouveau touchés, mais contrairement à la Première Guerre
		l'usine ne fut pas complètement détruite. 
		La famille Rollin put ainsi reprendre possession de l'usine
		dans les mois qui suivirent la fin des hostilités. 
		 
		 L'APRÈS GUERRE : 
		Dans les années 50, l'entreprise Rollin a beaucoup évolué.
		En 1954, elle comptait 170 employés et vendait ses
		productions sur tout le territoire national, mais aussi à
		l étranger et outre-mer. 
		C'est l'époque où les gros investissements, nécessités par
		l'évolution des techniques du travail du caoutchouc et par
		les tonnages traités, ont été réalisés : mélangeurs à cylindres
		chauffés, puissants masticateurs, autoclaves et presses à
		vulcaniser, pont de 8 tonnes. C'est également l'époque où le
		laboratoire de recherches se développa, d'une part pour
		contrôler la qualité des matières premières et des produits
		finis, mais aussi pour innover, pour mettre au point de
		nouvelles méthodes ou de nouveaux produits, en relation
		étroite avec les clients. Ceci permit à l'entreprise de
		diversifier ses productions qui comprenaient des courroies
		de transmission, des tissus techniques, des articles boudinés
		et moules tels que tubes ou raccords pour l'industrie
		automobile, des rondelles pour appareils électromécaniques
		ou pour bocaux de conserves, des revêtements caoutchouc
		pour cylindres et autres pièces de machines, des feuilles pour
		joints et des tapis de sol. 
		 
		LES ANNÉES ACTUELLES : 
		Dans les années 60, l'entreprise Rollin est l'un des leaders
		mondiaux en ce qui concerne la fabrication de draps
		d'impression. L'un de ses concurrents dans ce domaine est la
		société américaine Polyfibron. A la mort d'Yvan Rollin en
		1961, sa femme Madeleine prend la direction de l'entreprise. 
		 
		 
		En 1969, la famille Rollin, souhaitant se désengager cède
		l'entreprise au groupe américain WR GRACE (dont
		Polyfibron faisait maintenant partie) qui devient ainsi leader
		mondial sur le marché du drap d'impression. M Jean Le
		Cannelier dirige l'usine de 1969 à 1976, date à laquelle il est
		remplacé par M. Gérard Loeb qui y restera jusqu'en 2004. 
		 
		En 1979, le groupe ROLLIN GRACE décide de réorienter les
		activités de l'unité steinbachoise vers la production de
		garnissages de cylindres (pour le textile et le papier) et de
		blanchets d'impression (pour journaux, magazines et
		emballages). Un bâtiment (« le 46 », récemment acheté par
		M.Cattin) est construit à Steinbach pour abriter ces
		nouvelles activités. 
		L'entreprise emploie alors près de 350 personnes. 
		 
		En 1989, afin de développer ses activités, ROLLIN GRACE
		construit dans la zone industrielle de Cernay une usine pour
		fabriquer des blanchets, des cylindres pour l'industrie papetière et des draps d'impression selon une nouvelle
		technologie thermoplastique, et ainsi répondre à la
		concurrence. Environ un tiers du personnel s'installe à
		Cernay. A Steinbach, la fabrication de cylindres petites
		dimensions et de draps d'impression se poursuit selon 
		l'ancienne technologie. 
		 
		En 1995, alors que ROLLIN GRACE Steinbach-Cernay compte
		près de 500 salariés, le groupe américain décide de se
		séparer de toutes ses sociétés spécialisées dans l'impression.
		Une banque américaine rachète ces sociétés et crée
		POLYFIBRON TECHNOLOGIES. La même année, cette 
		entreprise revend les activités de garnissage de cylindres
		pour l'industrie papetière et, en 1998, le bâtiment 46 de
		Steinbach est fermé. Il ne reste sur place que le garnissage
		de cylindres textiles et les effectifs chutent d'une centaine à
		une quarantaine de personnes. 
		 
		En 1999, POLYFIBRON TECHNOLOGIES, qui reste l'un des
		leaders mondiaux dans le domaine des activités offset, est
		absorbé par le groupe américain MAC DERMID. La division
		locale, d'abord baptisée GRAPHIC ARTS devient MAC
		DERMID PRINTING SOLUTIONS avec, à sa tête, depuis 3 ans,
		un PDG américain, Mr Dough Rich. 
		 
		A Steinbach, la société MAC DERMID fabrique toute une
		gamme de produits adaptés à différents secteurs
		d'activités : textile, sidérurgie, industrie de transformation.
		Les domaines d'application sont extrêmement variés :
		adhésifs, emballage alimentaire souple, films et papier
		photo, bois et stratifiés, revêtements de sols et de murs,
		tissus, PVC et plastiques, essorage, encollage etc .... 
		Actuellement, il reste environ 35 personnes sur le site de
		Steinbach sous la direction de M. Vincent Lefer. De gros
		efforts ont été accomplis au niveau de l'environnement
		(suppression de l'évaporation des solvants dans l'atmosphère, par exemple). 
		 
		Souhaitons longue vie à cette entreprise qui est chère au
		cœur de beaucoup d'anciens Steinbachois et qui pour eux reste « ROLLIN 
		». 
		 
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		Tous nos remerciements à MM. José Risquez, André Waldner
		et Gilbert Zimmermann pour leurs contributions. 
		 
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