Origine de la Chapelle Sainte Thérèse A la sortie de
Steinbach, en gravissant le sentier à gauche du vallon du Silberthal on accède
à la petite chapelle Sainte Thérèse. Aussi discrète que la sainte de
Lisieux. Une chapelle faite de rondins de sapins et de bouleaux avec du bel
ouvrage de ferblanterie.
Après la
Seconde Guerre mondiale, des jeunes de Steinbach
de 19, 20 ans voulurent perpétuer le souvenir des camarades qui n’avaient
pas eu la chance de rentrer dans leur
foyer.
Ils formèrent une équipe qui, durant tout l'été 1949, aidés par des
amis,
ont monté cette chapelle dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus,
seconde patronne de la France et
protectrice des missions et des prêtres. Il y avait là Alphonse Braun, Jean
Waldner, Jean-Paul Heid, Jean-Paul Sifferlen, Valère et Robert Cerno. La consécration
eut lieu lors d'une fête mémorable en forêt et l'on avait omis de demander l’autorisation
aux Eaux et Forêts. Il est rare qu'une chapelle laisse une trace
dans
un arrêté préfectoral mais ici, ce fut le cas.
En effet, a fortiori, le préfet du Haut-Rhin, le 9 janvier 1950,
accorda une concession pour 5m2
de
forêt pour y
«édifier une chapelle en bois à la mémoire des
incorporés de force non rentrés ».
Jadis on y avait vue sur le village mais les arbres ont vaillamment
poussés et entourent le sanctuaire. S’il recevait une petite rénovation, ce
serait justice. Les randonneurs aiment bien l'endroit qui est une première
halte dans la montée. Un lieu de culte qui offre aussi un abri et des bancs
pour ouvrir le sac. Un endroit idéal pour
réfléchir à l’absurdité des guerres et pour le souvenir de ces jeunes qui
se sont battus pour une cause qui n'était pas la
leur. Que sainte Thérèse laisse tomber une rose sur leurs cendres.
Antoine BERG
|
||
La
chapelle
Sainte-Thérèse,
située en
amont de la
clairière du
Silberthal et dont la rénovation a été menée
grâce à la commission et au comité
patrimoine, sera bénie samedi, le 1 octobre
2011, lors d’une cérémonie conviviale. Robert CERNO |
||
Cette fête sera l’occasion de réunir certains de ses bâtisseurs d’il y a 62 ans. Robert Cerno est l’un d’eux et raconte : « À l’époque, j’avais 16 ans, c’était après la guerre. On était quatre copains et on montait souvent en forêt. Il faut dire qu’il n’y avait pas beaucoup de loisirs au village. Mais au Silberthal, il y avait encore des galeries de mines à explorer. Un jour, je crois que c’est Alphonse (Braun) ou Jean (Waldner), je ne sais plus lequel des deux a eu l’idée en premier, toujours est-il que nous avons commencé à défricher un petit terrain plat pour y construire une chapelle à l’image de la Waldkapelle voisine. Alphonse était ferblantier et Jean menuisier, et il y avait encore, avec nous, Lucien Roth. Nous avons entamé cette construction, sans rien dire à personne et sans demander d’autorisation. Loulou, le chien de Jean, avait pour consigne de nous prévenir de l’arrivée de quelqu’un, en gémissant. Nous étions déjà au toit quand le garde forestier a découvert le chantier. » La chapelle a été terminée grâce au renfort d’autres jeunes du village, puis le curé, Émile Zimmerlé, a fourni une statue de sainte Thérèse et de l’Enfant Jésus, puis il a béni la chapelle. C’était en 1949. En 1950, elle a été légalisée par le sous-préfet. La chapelle, construite par les jeunes du village, a été dédiée « aux incorporés de force non rentrés », à leurs frères plus âgés, qui ne sont pas revenus de la guerre. C’est une vérité que les premiers bâtisseurs tiennent à rétablir. En effet, dans les articles qui lui sont consacrés, il est dit que ce sont les « Malgré-nous », de retour de la guerre, qui l’ont construite. « Cette petite chapelle, faite de rondins de bois trouvés sur place, est mentionnée dans le livre « chapelles les plus émouvantes de France » aux éditions Déclic. Il y en 56 en tout, six dans le grand Est et une dans le Haut-Rhin, la nôtre », précise Christine Agnel avec fierté.
Christine
Agnel, de la
commission
patrimoine,
racontera en
détail
l’histoire de
la chapelle à
l’occasion de
la fête,
demain, jour
de la
Sainte-Thérése.
Les premiers
bâtisseurs
l’accompagneront.
Il y aura
aussi un
accompagnement
à la guitare
et une
bénédiction
par le curé
Jean-Marie
Renoux et par
l’abbé
Jean-Paul
Freudenreich.
|
||
La chapelle est un peu à l'écart et
peu connue, bien que plusieurs panneaux
indiquent son emplacement. Christine
Agnel, adjointe au maire, qui pilote la
commission et le comité « patrimoine » de
Steinbach le concède : l'histoire de cette
chapelle, qu'on peut lire dans des
ouvrages et sites
Internet spécialisés, et dans le tout
récent Fil Rouge, ne correspond pas à la
réalité. Jusqu'à présent, on disait que «
cette chapelle rustique
avait été construite par des jeunes «
Malgré Nous » du village » : il n'en est
rien ! La chapelle a été construite en
1949, par des garçons qui
étaient trop jeunes pour avoir été
incorporés de force. |
Pointez le visage d'une personne pour
connaître son identité. |
Les constructeurs.(2011) |
Célébration avant la bénédiction
|
|
La chapelle Sainte Thérèse, à Steinbach, dédiée aux jeunes qui ne sont pas rentrés de la guerre, a été bénie samedi après-midi, après sa rénovation.Presque, jour pour jour, un an après la bénédiction de la chapelle de la Loh, comme l’a souligné le maire Marc Roger, les Steinbachois ont à nouveau béni ensemble une chapelle rénovée. La chapelle Sainte-Thérése a été construite en 1949 par un groupe de jeunes villageois, puis dédiée à tous les jeunes qui n’étaient pas rentrés de la guerre. Cette chapelle, 62 ans plus tard et avec l’aide d’un des premiers bâtisseurs, Alphonse Braun, qui en a profité pour refaire la croix sommitale et offrir une nouvelle statue, retrouve une nouvelle jeunesse. Elle a été rénovée grâce à Christine Agnel, au comité et à la commission patrimoine dont les membres ont mis allègrement la main à la pâte pour nettoyer, peindre, vérifier les murs, redonner nappe rideaux et assurer la sécurité en construisant une rambarde de bois. La toiture, a, elle, été confiée à un professionnel. Samedi après-midi, place du Silberthal, le curé Jean-Marie Renoux et l’abbé Jean-Paul Freudenreich, très attachés à sainte Thérèse, ont proposé une veillée de prière, avant la montée vers la chapelle pour la bénir et dévoiler la nouvelle statue de sainte Thérèse. Au retour,
des
rafraîchissements,
offerts par la
commune,
attendaient
les
participants. |
Photo : Hervé Lenain et Marie-Pierre Samel - Texte de Jean-François Blonde - Page 149 du livre « Chapelles les plus émouvantes de France » (2009) Editions Déclics |