Elle était portée disparue depuis cent ans . NOTRE DAME DE STEINBACH | |
15 décembre 1914
Le
vicomte Louis de Rivérieulx de Varax est porté disparu près de Steinbach à
l'âge de 41 ans. Lieutenant au 334°
Régiment d'Infanterie, il commandait la 24° compagnie.
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Une lettre déterminante Une lettre du 14 juin 1953 raconte dans le détail comment
l’expéditeur s’est trouvé par hasard à Paray-le-Monial et a fait la
connaissance de la veuve d’un officier, une dame de Varax. Elle possédait
une statue de la Vierge Marie qu’elle appelait « Notre-Dame de Steinbach
». Que dit la lettre des circonstances du déplacement de la statue ? Nous
citons : Ce commandant fait une description sommaire de la statue en bois polychrome et donne l’adresse de sa cousine Émilie Wintzer, qui tient un hôtel dans la ville
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Source: Bulletin Municipal 2015
Le
retour de
la Vierge Sur le document que tend Christine Agnel, un crucifix et une épée croisée... « Souvenez-vous dans vos prières du Vicomte Louis de Rivérieulx de Varax, lieutenant au 334e Régiment d'infanterie, disparu près de Steinbach (Alsace), le 15 décembre 1914 à l'âge de 41 ans », y lit-on. D'après les témoignages recueillis dans sa longue quête par Christine Agnel, il semblerait que lors des violents combats pour la prise de Steinbach en décembre 1914, la statue ait été sauvée du feu, sans doute par les hommes du lieutenant de Varax, mort peu après. Elle arrivera aux Coteaux, en Saône-et-Loire, la résidence de ses parents, vraisemblablement transportée là par des soldats de son régiment. Le fil a été renoué avec une statue disparue pendant les combats de 1914 « J'ignorais l'existence de cette statue. L'an dernier, une archiviste en stage chez nous a retrouvé une lettre, adressée en juin 1953 par un officier, le commandant Wintzer, à Yvan Rollin, qui était alors maire de Steinbach, lui indiquant qu'il avait vu la statue. D'après Élisabeth de Villette, « propriétaire » actuelle de la Vierge, le maire n'avait alors pas donné suite à la proposition de retour. « Elle est en mauvais état, vous pouvez la garder car on a reconstruit la chapelle et mis une Vierge neuve », aurait-il dit. Le fil était ainsi renoué. « J'ai pris contact avec la mairie de Paray le Monial. Edmonde Federico, une ancienne adjointe, a retrouvé par un hasard extraordinaire, guidée par une solide intuition, la trace de la Vierge, chez un artisan tapissier qui l'avait aperçue aux Coteaux », explique-t-elle. Les descendants du lieutenant Louis de Varax ne se sont pas opposés au retour de celle qu'ils appelaient Notre-Dame de Steinbach à son retour au village. « Je prie cette Vierge depuis mon enfance, et ma fille de quatre ans en fait de même. La Vierge a toujours protégé notre maison depuis 100 ans, et son retour à Steinbach est très difficile pour moi », écrivait cependant Ghislaine de Villette, la fille d'Élisabeth. La Vierge, qui porte les stigmates de son histoire, enfin de retour au pays, sera visible en janvier à Saint-Morand. Marc Roger évoque de longues discussions qui ont permis d'arriver à la signature d'une convention. « La Vierge prendra place dans l'église de Steinbach. Un panneau explicatif racontera son histoire. Il n'est pas question de la restaurer, elle porte les stigmates de son histoire. Nous allons simplement la préserver », souligne le maire de Steinbach. Pour Christine Agnel, la quête continue. De quelle époque date la Vierge ? Si la coiffe de la mère de Jésus est proche du style italo-flamand d'une Piéta du XVIe siècle, la coiffure de l'Enfant-Jésus paraît beaucoup plus contemporaine, plutôt de facture rhénane. « Nous allons essayer d'en savoir plus », indique l'adjointe au patrimoine de Steinbach. Dès janvier la Vierge sera visible à l'église Saint Morand. Pour la commune qui a tout perdu en décembre 1914, elle sera un émouvant témoignage du temps passé, et une passerelle de paix jetée par-dessus les siècles. D.N d'Alsace du 05.09..2014 L.G |
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