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Discrète, silencieuse au détour d'une sente ombragée, cette modeste
chapelle a son histoire, parfois excessive comme celle des hommes qui ont
marqué son existence par la sueur et le sang, la détresse et la joie.
L'histoire de la Waldkapelle, ou Chapelle-sous-Bois, commence en 1891 par
un événement, presque une légende.
Antoine Muller, né à Thann le 15 août 1832, fervent de la nature et de la
montagne, après une longue promenade, arriva à
 a crête entre le Rangen et
le Herrenstubenkopf, là où se situe à présent la chapelle. Antoine, qui
était échauffé par la marche, se sentit envahi par un étrange malaise, qui
le fit s'effondrer, et même perdre connaissance. Reprenant ses esprits,
mais ne pouvant continuer son chemin, Antoine craignait de devoir rester
la nuit dehors et mourir de froid, car c'était l'hiver. Homme pieux,
Antoine fit une prière fervente en s'adressant à son patron vénéré, saint
Antoine, pour qu'il lui vienne en aide. Il promit de construire, à
l'endroit où il était allongé, une petite chapelle. C'est alors qu'il
ressentit un relâchement dans tous ses membres. Il put se relever et se
remettre en chemin pour regagner sa maison. Par la suite, il exécuta son
vœu.
 En 1892, Antoine Muller agrandit sa chapelle. Après son décès, ses fils
rénovèrent la chapelle malmenée par les intempéries. Pendant la guerre de
1914/1918, la chapelle servit souvent d'abri aux combattants.
En 1917, un
obus la démolit complètement.
La 3° Waldkapelle fut reconstruite par les fils Muller, en 1924, et resta
pendant 30 ans un agréable but de promenade et un lieu de recueillement.
Le 18 octobre 1944, ce fui le théâtre d'un événement sanglant : la Gestapo
décima le maquis patriotique de la Waldkapelle, et de violents combats
endommagèrent à nouveau la chapelle. En 1949, sous l'impulsion de l'abbé
Ackerer et de E. Grisez, la chapelle est à nouveau restaurée. L'œuvre fut
parachevée, le lundi de Pentecôte 1955, par la mise en place du clocher et
de la 3° cloche provenant de l'usine Schaeffer et C
et dont les parrain et marraine furent monsieur Ivan Kaemmerlen et madame Robert Schmidlin. La fête dura jusqu'au soir...
Depuis ce lundi de Pentecôte de l'année 1955, la chapelle ouverte à tous
vents a permis d'abriter les marcheurs fatigués. Le poids des ans a eu
progressivement raison de cet édifice : beaucoup de dégradations
apparurent, la toiture étant particulièrement dans un triste état, et ne
protégeant plus guère des intempéries l'intérieur qui contenait des
tableaux et des objets religieux abîmés. Sous l'égide du Lions Club de
Thann, avec l'aide de nombreux volontaires, la chapelle a dû être
entièrement reconstruite en 1986. La municipalité de Vieux-Thann a fourni
les résineux nécessaires à la confection des rondins qui forment
l'essentiel de la structure de l'édifice. La chapelle a été bénite et
inaugurée le 9 novembre 1986.
Depuis plus de 10 ans, renouant avec une très ancienne tradition, le jour
du 1er mai, la chapelle est une fois de plus un lieu de rencontre et de
recueillement pour les personnes de la proche région. Une messe est
célébrée avec ferveur devant un parterre d'environ 300 personnes, qui,
avant de s'éparpiller dans la proche nature, ont le privilège de suivre le
traditionnel concert apéritif offert par les membres de la musique
municipale de Vieux-Thann. Les conscrits, quant à eux, ont réhabilité une
tradition de leurs aïeux, avec la bénédiction de leur drapeau.
Jean-Pierre Meyer
Source: Vieux-Thann,son site et son histoire.
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