NOËL

       

Célébrée dès le IV° siècle, la naissance du Christ est sans doute la fête la plus populaire dans les pays chrétiens. Fêtée le 25 décembre en Occident et le 6 janvier en Orient, elle rassemble les familles. Au fil des années et des siècles, elle s’est enrichie de rites et de symboles dont beaucoup sont encore très vivants. Aujourd’hui, bien souvent sécularisés ou utilisés à des fins commerciales, ils ont perdu de leur valeur et de leur sens. Nous vous invitons à redécouvrir la richesse liturgique et symbolique de ce temps de Noël.

L'AVENT, 
un temps de préparation.

L'Avent vient du latin
" adventus" qui signifie avènement, arrivée solennelle, venue... Ces 4 semaines préparent à la naissance de Jésus.

  
 Le " Carême d'hiver "


C'est aux chrétiens de Gaule et de la péninsule ibérique que l'on doit ce temps de l'Avent, peu de temps après la généralisation de la fête de Noël au IV° siècle. Sa première mention comme période liturgique remonte au concile de Tours, en 563. Cette période préparatoire de trois semaines fût prolongée sur quarante jours. Elle devenait en quelque sorte un « Carême d'hiver » durant lequel certains aliments étaient proscrits.  
Ce « Carême » fut uniformisé pour l'ensemble du monde chrétien occidental et ramené  à quatre semaines par le pape Grégoire le Grand (540-604), qui désira distinguer l'Avent du temps de Carême. Depuis le X° siècle, le premier jour de l'Avent est célébré le dimanche qui est le plus proche de la fête de saint André (30 novembre).

 
 La crèche


Saint François serait l'inventeur de la crèche de Noël, le 24 décembre de l'an 1223 à Greccio près d'Assise (Italie). Mais la plus ancienne mention de la crèche originelle nous vient d'Origène, en 248. Les franciscains ont beaucoup fait pour la propagation des crèches de la Nativité. Dès le XVI° siècle, les jésuites leur emboîtent le pas. Les crèches, dès lors, fleurissent au pied des autels des églises. Les crèches italiennes, et surtout napolitaines, tiennent le haut du pavé et s'exportent.
Curieusement, en France, c'est à la Révolution française que l'on doit l'extraordinaire développement des crèches domestiques. Ne pouvant plus être exposées dans les églises, c'est dans les familles qu'elles trouvent refuge.

   
Les marchés

Parce qu'une fête nécessite une préparation,  les  marchés  de l'Avent, de Noël ou dits de l'Enfant-Jésus connaissent un succès grandissant dans de nombreuses villes de France. Les plus anciens remontent au Moyen Age, les plus célèbres se visitent à Strasbourg (marché de l'Enfant-Jésus créé en 1570) en Alsace, à Marseille et à Aubagne (foire  aux santons) en Provence.

 
 Les couronnes d'Avent

D'origine prussienne, la couronne de verdure reçoit quatre bougies allumées progressivement chaque dimanche de l'Avent : la première symbolise le pardon à Adam et Ève; la deuxième, la foi des patriarches ; la troisième, la joie de David qui célèbre l'Alliance avec Dieu; la quatrième, l'enseignement des prophètes. D'origine anglo-saxonne, la couronne de feuillage vert et de rubans colorés est suspendue aux portes des maisons en signe de paix et d'hospitalité.
 

Les calendriers de l'Avent

  Créés en Allemagne à la fin du siècle dernier, les calendriers de l'Avent comportent 24 cases à ouvrir entre le 1°et le 24 décembre.  Chaque jour, une étape, de l'Annonciation à la Nativité, prépare à l'avènement de l'Emmanuel par la lecture d'un verset biblique. Ces calendriers  seraient  les héritiers des « images de l'Avent  », coutume  qui consistait à remettre chaque jour aux enfants des images pieuses pour les aider à décompter les jours et... à patienter!

La douce et merveilleuse nuit de NOËL

L’Enfant-Dieu est né la nuit de Noël. A minuit, précise la tradition. Cette naissance constitue en soi un fait merveilleux qui en nourrit bien d'autres lors de cette nuit exceptionnelle.  

 Le réveillon

Appelé par certains, notamment en  Bretagne,  «  la  sainte veillée », le réveillon de Noël a longtemps marqué la fin du « Carême d'hiver ». C'est un rendez-vous familial comme le souligne le dicton italien: « Noël avec les tiens, Pâques avec qui tu veux. »
Depuis le Moyen Age, des familles ont l'usage de dresser un couvert de plus pour l'étranger de passage ou pour le pauvre. Pour d'autres, c'est l'assiette du défunt qui est posée. En Provence, on regroupe trois bougies sur la table pour associer, dans une même lumière, les défunts, les vivants et les enfants à naître. A la campagne, les animaux ne sont pas oubliés et  reçoivent, parfois, une double ration alimentaire.

 La bûche de Noël

 C'est autour de la cheminée que,  traditionnellement,  la  famille veille durant cette nuit  froide de décembre. La bûche doit être de bonne taille pour pouvoir brûler la nuit entière, parfois même trois jours. Elle est généralement bénie avant d'être allumée. Selon les régions de France, elle présente des vertus particulières. Les tisons et les cendres étaient souvent récupérés, parfois placés dans des sacs sous les lits, pour conjurer le retour des morts la nuit. Les soirs d'orage, ils étaient rallumés pour protéger la maison de la foudre.
 
Malgré la disparition des cheminées dans les appartements, la bûche de Noël a toujours sa place sous forme de pâtisserie.
Créée par les pâtissiers parisiens en 1870, elle est devenue pour beaucoup le dessert de référence.

Une nuit extraordinaire

Réputée plus noire que toutes les autres (c'est en tout cas la plus longue), la nuit de Noël est celle où tous les événements extraordinaires et merveilleux peuvent se produire. Dans le Berry, une tradition raconte que cette nuit-là, les animaux prennent la langue des hommes et se mettent à parler, voire à prophétiser. Dans d'autres régions, on évoque des arbres qui reverdissent soudainement et se couvrent de fleurs de paradis...  
C'est aussi la nuit qui donne source aux contes les plus merveilleux. Avec, à la clé, un message de paix, de bonheur, voire d'espérance. Cette nuit sans pareille console les enfants en pleurs, les familles dans la peine  ou le dénuement. Elle enveloppe d'une  infinie  tendresse  les  hommes qui souffrent. Chaque  région de France possède des trésors de contes de Noël.


La messe
de la nuit

La messe de la nuit, autrefois  célébrée  à  minuit, commémore la naissance de Jésus dans une étable de Bethléem. Pour les chrétiens, l'événement est là, dans cette messe festive et joyeuse : 
« Un Sauveur nous est né! » Cette messe de la nuit, avec ses chants populaires, continue d'attirer les foules bien au-delà  du  cercle  des catholiques pratiquants.  
    Des  rites  perdurent, comme la procession au flambeau avant la messe ou la réalisation, au cours de l'office, de « crèches vivantes » par des paroissiens et des enfants du catéchisme. Au matin, sont également  célébrées  la messe de l'aurore et la messe du jour de Noël.

 

Une fête qui rassemble la famille


P
remière fête de famille pour les Français, Noël est une fête intime chargée de symboles, anciens et récents.

Pourquoi
  le 25 décembre?

Les chrétiens n'ont pas toujours fêté la naissance du Christ - autrement dit celle de « Dieu fait homme en la personne de Jésus » - à date fixe. Les Évangiles ne nous renseignent guère à ce sujet. On peut tout juste supposer que le temps était plutôt clément pour que les bergers puissent dormir dehors. Jésus serait-il né au printemps? En 243, les chrétiens fêtaient Noël  le 28 mars. Plus tard, ils choisirent le 6 janvier, jour de l'Épiphanie. Une tradition toujours bien vivante chez les chrétiens d'Orient.
 
C'est en l'an 353 que les chrétiens d'Occident imposèrent la date du 25 décembre, parce qu'il  leur parut nécessaire d'évangéliser une fête païenne, d'origine romaine, à laquelle la population avait du mal à renoncer. En effet,  depuis  l'Antiquité,  on célébrait à cette date la naissance du soleil car, trois jours après  le solstice d'hiver, la durée de la  lumière du jour l'emporte à nouveau sur celle de la nuit. Un symbole qui, pour les chrétiens,  rappelle la victoire de Jésus sur  la mort.

 De saint Nicolas au Père Noël

 Apportés dans la nuit, les cadeaux attendent souvent les enfants, le matin, au réveil. Qui les apporte? Selon les régions et les  familles  sont  cités  saint  Nicolas (le 6 décembre en Alsace), l'Enfant-Jésus ou le Père Noël. En l'an 1100, un gentilhomme lorrain rentre de croisade avec, dans ses bagages, une  phalange de saint Nicolas, qui connaît rapidement une forte dévotion populaire. Sauveur d'enfants selon la légende, il  devient leur « saint patron » et  leur distribue des cadeaux, passant de maison en maison, de cheminée en cheminée. Sa popularité se propage en Allemagne et en Autriche. Quel que soit son nom, il demeure toujours le bon saint opposé au méchant père Fouettard.
En Alsace, la Réforme protestante a écarté saint Nicolas, habillé en évêque, jugé trop papiste, au profit de l'Enfant-Jésus. Cette image de l'Enfant-Jésus qui apporte des cadeaux séduit rapidement et sans difficulté
les pays catholiques du sud et de  l'ouest. De nombreuses régions françaises l'adoptent alors. En Angoumois, on raconte que, la nuit de Noël, la Vierge vient réchauffer l'Enfant au feu des cheminées et y dépose des présents. Au début de notre siècle, les anticléricaux et des laïcs de la III° République propagent l'image du Père Noël, qui leur permet de dégager la fête de l'emprise religieuse. Sa popularité devient grande malgré les vives protestations de l'Église jusque dans les années 1950.
         Mais qui est-il au juste ? Le Père Noël est né aux États-Unis au cours du XIX° siècle. Son image  puise dans les traditions apportées, dès le XVII° siècle, sur le Nouveau Continent par les immigrés allemands et hollandais, qui fêtent la saint Nicolas sous le nom déformé de « Santa Claus ». Vêtu d'une large houppelande rouge bordée de fourrure blanche, dodu, joufflu et barbu, il se déplace dans un traîneau tiré par huit rennes minuscules. La mitre de l'évêque est troquée contre un gros bonnet rouge. En 1931, la firme Coca-Cola fait de lui l'emblème d'importantes campagnes publicitaires qui diffusent son image dans le monde entier. Selon une légende récemment fabriquée, le Père Noël vit sur le mont Korvatunturi en Laponie finlandaise, tout près du pôle Nord.

L'arbre du paradis

Le premier véritable arbre de Noël apparaît à Sélestat (Alsace) en 1521. Ce sapin est présenté comme un symbole chrétien qui associe la lumière et la vie. La vie tout d'abord. Chargé de fruits, souvent des pommes rouges, il représente l'arbre de la connaissance du bien et du mal, l'arbre du paradis qu'ont connu Adam et Ève. Sa verdure ne rappelle-t-elle pas la permanence de la vie au cœur d'une nature décimée par l'hiver ? La lumière ensuite. Orné de bougies, de fils d'or et de guirlandes (aujourd'hui de lumières électriques), il évoque la naissance du Christ, 
« nouvel Adam », la lumière apportée au monde par ce « Dieu fait homme ».
    Cette tradition encouragée par les protestants est d'abord mal vue par les catholiques, qui y voient une concurrence néfaste pour la crèche. Il fait cependant sa première apparition à Paris en 1837, au château des Tuileries, sous l'influence de la duchesse d'Orléans, d'origine allemande. Cependant, les sapins de Noël ne se répandent en France qu'après la guerre de 1870.
Selon une description du début du XVII° siècle, les Alsaciens accrochaient aux branches du sapin des pommes, des hosties non consacrées, des rosés en papier symbolisant le Christ et le paradis... Sont ajoutés par la suite des sucreries, des fils d'or, des bougies... Vers la moitié du XIX° siècle, des boules, souvent rouges, en verre de Lorraine et de Bohême, remplacent les fruits de la tentation. Des figurines en bois ou en métal apparaîtront plus tard. La décoration et l'illumination du sapin, selon la tradition, faisaient partie des cadeaux, et les enfants ne le découvraient que lors du réveillon du 24 décembre.

Le repas, fête de famille

Selon un sondage réalisé en 1994 par la Sofrès pour Bonne Soirée, Noël demeure pour les Français la fête familiale la plus importante de l'année, loin devant Pâques et les anniversaires... Et deux Français sur trois pensent que les grands repas restent la meilleure façon de transmettre le sens de la famille aux enfants.
Chaque famille et chaque région cultivent leurs traditions. On peut signaler parmi d'autres les treize desserts de Provence : treize pour évoquer Jésus et ses douze apôtres. Viennent d'abord les « quatre mendiants », fruits secs dont la couleur rappelle l'habit  d'un  ordre  mendiant (noisette pour les  augustins, amande pour les carmes, figue pour les franciscains et raisin pour les dominicains), ensuite deux fruits confits (abricot, datte...), puis quatre fruits frais (pomme, poire, melon, orange...) et enfin le grand dessert pâtissier, la pompe à l'huile.

Le Noël des pauvres ?

Au Moyen Age, il était de coutume de mettre un couvert de plus à table pour l'étranger de passage la nuit de Noël. Une tradition chrétienne, s'appuyant sur le récit de saint Luc, dit que les premiers adorateurs de l'Enfant-Dieu sont de pauvres bergers. Noël serait donc une fête de partage avec les plus démunis, avec les isolés. Cette tradition est encore bien vivante dans les paroisses de France. Des repas de Noël sont offerts aux SDF, aux personnes seules, aux malades... Depuis quelques années, le Secours catholique leur propose des réveillons à bord de bateaux sur la Seine.
     On voit également, en ces temps de crise, des restaurateurs et des familles ouvrir leurs portes à cette occasion. Durant ces fêtes, une véritable créativité solidaire s'exerce pour que la fête compte le moins d'exclus possible. Car Noël, c'est d'abord la fête des humbles. L'image de l'Enfant-Dieu, né dans le dénuement d'une étable, contraste certes avec la profusion des marchandises qui emplissent les vitrines des magasins et les hottes de Pères Noël. Mais on ne peut pas totalement l'occulter.
 

Douze jours, de la Nativité à l'Épiphanie.


Du 25 décembre au 6 janvier, douze jours marquent le passage d'une année à l'autre. C'est le temps des fêtes et des étrennes.

Le miroir des douze jours

Douze jours séparent Noël de l'Épiphanie, soit autant que de mois dans l'année. Dans notre pays, la superstition a toujours eu la peau dure. Situés entre l'année lunaire et l'année solaire, ces jours sont présentés comme un « miroir prévisionnel » de l'année à venir. Sur le plan météorologique, Noël représente janvier,  le lendemain février et ainsi de  suite. De ces croyances populaires nous restent des dictons célèbres tels : « Noël au balcon, Pâques au tison. »

La Saint-Sylvestre

 Contrairement à la nuit de Noël, celle de la Saint-Sylvestre se vit  avec du monde et souvent dans le bruit. Un vacarme organisé, dont les objectifs ancestraux étaient d'éloigner les forces maléfiques avant l'arrivée de l'an neuf. A minuit, il est de coutume de s'embrasser sous du gui, considéré comme un porte bonheur, en signe de prospérité. Pape du IV° siècle, Sylvestre est connu pour avoir aidé l'Église de Rome à vivre au grand jour. Le premier jour de l'an est traditionnellement consacré à la paix dans le monde. Le pape délivre en plusieurs langues un message de paix et prononce une bénédiction urbi et orbi (« pour  la ville et pour le monde »).

 Les étrennes

Les tournées des postiers, des  éboueurs et des pompiers sont devenues un rite. Elles ont repris une coutume plus ancienne, qui a quasiment disparu de nos jours : la tournée des enfants qui passaient de maison en maison réclamer des friandises. Refuser ces bonbons c'était s'exposer au malheur... En faisant du bruit avec des cloches et des chaînes, les enfants devaient, en guise de remerciement, éloigner de la maison les forces maléfiques.

 Bonne année!

 Si, aujourd'hui, offrir ses pour la nouvelle année a perdu son caractère superstitieux, la tradition demeure. Par l'envoi d'une carte, elle permet de ressouder les liens d'une famille, d'un  cercle  d'amis  et  de réseaux de relations sociales que les distances éloignent. Cette tradition remonte à l'Antiquité romaine.

  Les fêtes chrétiennes

Entre le 25 décembre et le 1er janvier, l'Église ne passe quasiment pas un seul jour sans fête. Le 26, elle commémore saint Etienne, le premier martyr,le 27, saint Jean l'évangéliste, le 28,  les saints Innocents, ces  garçons de moins de deux ans qu'Hérode avait sacrifiés à Bethléem, espérant ainsi tuer Jésus. Le dimanche entre Noël et l'Épiphanie, l'Église honore  « la sainte famille », composée de Joseph, Marie et Jésus. A cette occasion, les chrétiens  célèbrent  les  familles du monde entier. Le temps de Noël s'achève avec ldeuxième dimanche de janvier, lorsqu'est célébré le baptême de Jésus.

L'Épiphanie couronne le cycle de Noël.


Des Mages d'Orient à la galette des Rois, ces coutumes aux origiues obscures s'entrecroisent pour célébrer une fête très populaire.
 

                            La manifestation de Dieu au monde

L'Épiphanie vient du grec « Epiphania », qui signifie apparition, avènement. Pour les chrétiens, il s'agit de la manifestation de Jésus aux hommes de ce monde. L'Évangile de saint Matthieu raconte que des Mages venus d'Orient ont été guidés par une étoile jusque vers Jésus qui venait de naître. « Ils se prosternèrent devant lui, puis ouvrant leur cassette, ils lui offrirent de l'or, de l'encens et de  la myrrhe », écrit-il. L'or pour sa royauté, l'encens pour sa divinité, la myrrhe,  parfum  utilisé pour embaumer les défunts, pour annoncer sa mort prochaine. Cet épisode symbolise la reconnaissance de l'incarnation divine de Dieu par les hommes de toutes les nations, représentés par les Mages.

 Le Noël oriental

Cette fête a vu le jour en Orient, entre les années 120 et 140. Il s'agissait,  pour les  premiers chrétiens, de donner une signification évangélique aux fêtes égyptiennes et orientales qui marquaient, dans la nuit du 5 au 6 janvier, la renaissance du soleil. Dans le monde chrétien oriental et orthodoxe, le 6 janvier demeure la date traditionnelle pour fêter la Nativité. Pour concilier les traditions occidentale et orientale, Rome sépara, pour les catholiques, au milieu du IV°siècle, les épisodes de la  Nativité et de  l'Épiphanie.

 La fête des Rois

D'où vient la tradition d'élire un roi pour un jour, de « tirer un  roi » au sort ? On ne sait pas vraiment. Le seul document mentionnant une fête des Rois en  France est une charte rédigée par l'évêque d'Amiens en 1311. Depuis, la coutume ancestrale de glisser une fève dans un gâteau demeure ancrée dans nos rites. Celui qui la reçoit est sacré roi ou reine et doit ensuite désigner son partenaire couronné. Dans le Finistère, on mettait pieusement de côté une part de la galette pour celui qui était loin de la famille. Si elle se conservait, cela signifiait que sa santé était bonne. Si elle moisissait, qu'il était malade et, si elle jaunissait, que sa vie était menacée.

Mages ou rois?

 Le récit de Matthieu ne dit presque rien des Mages.  Qui étaient-ils? Combien  étaient- ils? La tradition  populaire a comblé ces  lacunes. Au IV° siècle, la  piété  populaire  raconte  qu'ils sont trois savants  astronomes : Melchior, Gaspard et Balthazar. Au  X° siècle, on les représente  avec  des attributs  royaux. Au XVI° siècle,  chaque Roi mage reçoit  une nationalité : Melchior au visage blanc vient  d'Europe, Gaspard,  au  visage jaune d'Asie, Balthazar,  au  visage  noir  d'Afrique. L'universalité du  christianisme  est  ainsi soulignée.

La galette et la fève

Du XVII° siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d'offrir gratuitement une galette des Rois à leurs clients. L'usage s'est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial disponible de la mi décembre à la fin janvier. La galette ronde comme un soleil triomphe au Nord. Elle s'oppose à la couronne de fruits confits au Sud. En Alsace, elle peut revêtir la forme d'un kugelhof au motif de fleur de lys, ou d'un grand bretzel. Quant à la fève, elle est à l'origine un légume naturel. Elle symbolise la fécondité et la promesse d'une renaissance, car l'embryon qu'elle contient germera au printemps. C'est en 1875 que les premiers sujets en porcelaine de Saxe apparaissent. Depuis, la fève est devenue objet de collection.

 La fin du temps de Noël?

 Si l'Église fait cesser le temps  liturgique de Noël à la mi-janvier avec le baptême de Jésus, des traditions régionales et familiales affichent leur désir de le prolonger. Pour beaucoup, ce  temps des « fêtes de la lumière »  s'achève le 2 février, jour de la  Chandeleur et de la Présentation de Jésus au temple.

                                                                                                                    Dossier Pèlerin Magazine 1998

 

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