La création de la commune
de Steinbach date
seulement de 1869. Depuis ses premières
mentions au XII° siècle, Steinbach faisait
partie de la prévôté de Cernay sur les
terres des comtes de Ferrette.
En 1187 il est fait mention, pour la 1°
fois, d'un cellier ( cellarium ) et de
vignes à Steinbach, sur les hauteurs de
Cernay , appartenant à l'abbaye de Lucelle.
Ce cellier se développa progressivement pour
devenir , dès 1295, une cour
( curia ) sous le nom de Bürtlingen ou
Burdigen, à l'origine du nom Birlingen..
Plusieurs établissements religieux et
familles nobles y avaient des biens. La dîme
appartenait à l'évêque de Bâle et à l'abbé
de Murbach. Cette cour était située entre
Steinbach et Cernay alors que Steinbach
n'était encore qu'un hameau. La chapelle
Notre-Dame de Birlingen est située
approximativement dans le périmètre de cette
cour.
Dès 1271, les comtes de Ferrette possédaient une cour
seigneuriale à Cernay. De cette cour
dépendaient de nombreuses vignes situées à
Steinbach et à Cernay, pendant que les
Comtes de Habsbourg tenaient l'autre partie
de la localité.
Le premier chapelain de Steinbach
est
mentionné en 1297. La chapelle à laquelle il
était rattaché fut placée sous le vocable de
Saint Mathias, et plus tard, probablement en
1668, sous celui de Saint Morand, moine de
Cluny, qui fonda un prieuré bénédictin dans
la région d'Altkirch où il est mort le 3
juin 1115. Saint Morand,
fêté le 4 juin, est devenu le saint patron
des vignerons parce qu'il aurait contribué à
l'extension de la vigne dans notre région !
En 1583, Steinbach fur érigé en
paroisse
par
le pape Grégoire XIII. Le magistrat de
Cernay s'opposa à cette séparation; l'évêque
de Bâle, Christophe d'Utenheim, intervint et
décida: 1. que les habitants de Steinbach
continueront à regarder l'église de Cernay
comme leur église-mère; 2. qu'en conséquence ils feront leurs Pâques
à Cernay; 3. que les offrandes portées à l'autel de
Steinbach aux grandes fêtes de l'année
seront versées à Cernay; 4. que ceux de Steinbach auront dans leur
chapelle le Saint Sacrement et les fonts
baptismaux; qu'ils auront aussi un
cimetière; 6. que le prévôt de S. Morand d'Altkirch
restera collateur du bénéfice fondée en
l'autel de saint Mathias, à la chapelle de
Steinbach
Au siècles suivant, durant la
Guerre de
Trente Ans, qui opposa la Suède et son
alliée la France à la Maison d'Autriche, la
Haute Alsace fut le théâtre de massacres et
de pillages de la part des diverses armées
qui sillonnèrent la région. Steinbach ne fut
pas épargné, et de nombreux habitants
moururent, principalement à cause de la
famine. Les champs et les vignes furent
laissés à l'abandon.
En 1648, par le traité de Munster (en Westphalie) qui mit
fin à la Guerre de Trente Ans, l'Alsace fut
rattachée à la France et les habitants de Steinbach devinrent sujets du roi de France.
En 1663, la paroisse de Steinbach
obtint à nouveau un curé à demeure. Les
curés qui se suivirent furent initialement
tous d'origine suisse (voir
la liste des curés). Le Roi de France
ayant autorisé les étrangers catholiques à
habiter l'Alsace, les Suisses furent
particulièrement nombreux à répondre à cet
appel. Ces nouveaux
habitants firent souche et participèrent
activement à la remise en culture des terres
laissées à l'abandon pendant la Guerre de
Trente Ans.
Un siècle plus tard, la
Révolution
de 1789 entraîna ici aussi une série
d'émeutes et de pillages dont les victimes
furent les nobles, les couvents, les juifs
et quelques fonctionnaires. Des redevances
en argent ou en nature ne furent plus payées
au seigneur, et beaucoup de coutumes
séculaires tombèrent en désuétude ou furent
abolies.
Plus tard, durant les années 1820-1830, on
assista dans le canton de Cernay, au recul
de la viticulture et à l'extension de
l'industrie textile. Des documents de 1837
mentionnent deux fabriques de tissage à
Steinbach. Une autre source cite quatre
exploitations de tissage en 1834.
C'est dans un de ces tissages que
Joseph
Rollin
installa sa fabrique de caoutchouc en
1859. L'usine Rollin fut appelée à prendre
un essor rapide. Elle comptait parmi les
plus anciennes usines de la branche en
Europe. On y fabriqua des vêtements et des
draps caoutchoutés utilisés dans
l'impression des indiennes alsaciennes. Les
fabrications s'étendirent ensuite aux
articles techniques pour usages industriels
(joints, tuyaux et objets moulés en
caoutchouc). En 1969, Rollin rejoignit le
groupe américain Grâce et comptait à cette
date près de 350 salariés.
Actuellement, cette usine connaît la délocalisation dans la zone industrielle de Cernay.
L'exploitation des mines,
dès 1477, a été l'autre
grande activité économique de Steinbach.
Pendant plusieurs siècles on a exploité,
dans le vallon du Silberthal et sur les
pentes de l'Amselkopf et du Schletzenbourg,
des mines de fer, d'argent, de plomb et de
cuivre. Leur exploitation a définitivement
cessé en 1902.
Si la Révolution de 1789 concéda Steinbach une municipalité qui lui fut
propre, la
commune n'en resta pas moins sous l'entière dépendance de la ville de Cernay. Steinbach demanda en 1846 une séparation administrative réelle et définitive qui lui fut accordée en 1869. Comme pour couronner son autonomie enfin effective, l'on édifia, en 1873, une église dédiée
à Saint Morand.
L'autonomie de la
commune de Steinbach résulte: 1. d'un arrêté préfectoral du 5 octobre 1847
qui, faisant droit à la demande de Steinbach,
prononce la séparation administrative des
deux communes; 2.d'un arrête de la cour de Colmar du 5 mai
1857, qui ordonne le partage de leurs
communaux indivis; 3.du partage notarié de ces communaux, en
date du 6 mars 1863; 4. de l'application de ce partage par arrêté
préfectoral du 3 mai 1865; 5. et enfin du décret impérial, en date du
12 mai 1869, qui détermine les limites des
bans des eux communes.
La commune de STEINBACH se situe dans
le canton de Cernay depuis 1790
et
dans l'arrondissement
de Thann depuis 1871.
La superficie totale de la commune couvre 609 hectares. La viticulture fut pratiquement
abandonnée en 1945, mais elle réapparaît
actuellement sur la Côte 425 et sur la Lohe
et produit un vin excellent.
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