Restauration de la |
Les élèves de la classe de BTMA-peinture avec leurs enseignants et, à gauche, J.-M.
Freyburger. (Photos DNA) |
Qui aurait pu
imaginer, il y a un an seulement, que le
projet de rénovation de la chapelle de la
Loh prendrait une telle ampleur et
susciterait autant d'engouements ? Les
voies du Seigneur sont et restent
impénétrables... |
Nicolas Roeckel (à droite), président du comité des jeunes, remet un chèque de 215 € au maire Marc Roger. |
Élus de la commune, artisans peintre, maçon, charpentier-couvreur et même un président de corporation du bâtiment, qui tous offrent leur temps et leur savoir faire, établissements bancaires (Crédit Mutuel et Crédit Agricole) et entreprises (Cernay Environnement et Alsadis) partenaires, ainsi que les élèves d'une classe du CFA du lycée du bâtiment de Cernay, avec leurs professeurs et Jean-Marie Freyburger, proviseur-adjoint et directeur du centre de formation des apprentis. Sans oublier le curé Jean-Paul Freudenreich et le président du conseil de fabrique Angelo D'Agostin. Un chantier de jeunes
Au nom du comité des jeunes de Steinbach,
son président Nicolas Roeckel a remis au
maire un chèque de 215 € qui représente le
bénéfice de l'opération « mannala » du 6
décembre. Avec le soutien du Fournil de
Papoupa, 300 bonhommes avaient été vendus
en porte à porte par les jeunes au profit
de la rénovation de la chapelle. Marc
Roger a rappelé la donation de cette
chapelle à la commune, rassuré les
professionnels (« La déclaration de
travaux a bien été déposée en mairie de
Steinbach »), avant de laisser la parole
aux douze jeunes de la classe de deuxième
année BTMA-peinture (brevet technique des
métiers d'Alsace), qui prennent en charge
les travaux intérieurs. Geoffrey a rappelé
la philosophie de la rénovation, Mégane,
seule fille du groupe, a parlé du travail
des mains et du cœur, Cédric et Michaël
ont donné les caractéristiques techniques
du projet, qu'ont présenté Mathieu et
Loïc. Un projet de retable Le chantier a en fait déjà commencé avant l'hiver et il reprendra au printemps, avec ses contraintes : éloignement, absence d'eau, de courant et de sanitaire. Un dossier artistique complète l'étude, les jeunes proposant même la réalisation d'un retable en forme de triptyque, derrière l'autel qui sera rénové. « L'art est une source de recueillement dans ce lieu chargé d'histoire », a commenté Denis Zimmermann, un des professeurs porteurs du projet, avec son collègue Dominique Belcastro. L'assistance est médusée ! « L'ensemble me plaît beaucoup, c'est beau », a commenté le curé Freudenreich. Et le proviseur-adjoint d'ajouter : « Je suis très impressionné par ce projet, par le travail des élèves et par l'implication des professeurs ». Il a annoncé que, dans le cadre du projet pédagogique du CFA, un photographe professionnel suivra le travail des apprentis avec à la clé deux expositions, au lycée puis à l'Espace Grün de Cernay. La conclusion est revenue à Patrick Girardey, directeur de Cernay Environnement et président du Crédit Mutuel : « L'acte d'entreprendre a beaucoup d'avenir dans le pays », a-t-il déclaré. Le point sur le chantierA l'extérieur, ont déjà été réalisés la charpente et la couverture (sauf étanchéité du faîtage), le décapage des murs (commission locale du patrimoine) et les travaux de ferronnerie (avec Jean-Louis Haller). Restent les joints des murs, les aménagements des abords (avec drainage) et les vitraux (Yves Ruhlmann). Le budget, qui atteint les 17 000 €, sera équilibré entre les dépenses et les recettes grâce à de nombreux dons et mécènes. Pour le maire Marc Roger, « ce projet prend une dimension extraordinaire qu'on n'avait pas imaginée ». P.Br. DNA Édition du Sam 16 jan. 2010 |
La chapelle
de la Loh
offerte à la commune La donation à la commune de la Chapelle Saint Morand, aussi appelée chapelle de la Loh, par les sœurs Monique Guggenberger et Christiane Ruhlmann, a été signée jeudi. La chapelle Saint-Morand, également appelée chapelle de la Loh, a été
vandalisée, nettoyée, abîmée et refaite plusieurs fois ces dernières
années. Jusqu’au jour où la commission Environnement, l’adjointe
Christine Agnel en tête, décide de prendre les choses en mains et de
redonner à cette chapelle, « sentinelle protectrice veillant sur le
village », une nouvelle jeunesse. C'est là que la commission s'est
aperçue que cette chapelle
était propriété privée. Elle appartenait à Monique Guggenberger, sœur
supérieure de la congrégation des Sœurs de la Divine Providence de
Ribeauvillé et à Christiane
Ruhlmann. « Dans les années cinquante notre famille a acquis des
terrains sur la Loh sans savoir que la chapelle faisait partie du lot.
Elle fait partie de notre enfance, on y est chez
nous. Mais le plus important est qu'elle vive et reste la sentinelle, la
nôtre et la vôtre », disent-elles de concert. |
Le mot
"Loh" provient probablement de l'allemand "die Lohe" et signifie dans cette
langue " la flamme, le feu". Pour le village de Steinbach c'est le côté
Est donc du lever du soleil. D'après une autre source, ce mot en vieil allemand signifierait " endroit qui a été déboisé pour faire place à l'agriculture. |
Les élèves du lycée du bâtiment Gustave Eiffel de Cernay |
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préparent les barreaux de fenêtres |
et le portail |
l'intérieur de la chapelle |
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La commune de Steinbach a reçu la chapelle Saint Morand sur la Loh par donation des sœurs Christiane et Monique Gugenberger. Cette chapelle a été érigée en 1930 sur l'ancien emplacement d'un calvaire. Elle était dédiée aux soldats français morts pendant la bataille de Steinbach lors de la première guerre mondiale. La commune accepte la donation et décide de rénover la chapelle. Le financement des travaux se fera via diverses subventions et une campagne de souscription organisée sous l'égide de la Fondation du patrimoine à laquelle la commune décide d'adhérer. Le foyer de Steinbach sera lui aussi partie prenante dans la restauration de la chapelle, En effet, il y a vingt ans déjà, sans savoir que la chapelle appartenait à un particulier, Gilles Grüneisen, lui avait redonné un peu de lustre à l'aide de jeunes steinbachois membres du foyer. Pour reprendre cette démarche pédagogique, Christine Agnel a eu l'idée de confier le chantier de rénovation au lycée du bâtiment Gustave Eiffel de Cernay, toujours friand de ce genre de défi qui met ses élèves en situation réelle. La convention entre la commune et le lycée a été signée par le maire Marc Roger et le proviseur Raymond Amann. Mais entre temps, les professeurs Denis Zimmermann et Dominique Belcastro pour la peinture et les finitions, Jean Louis Haller pour la ferronnerie et leurs élèves ont déjà bien travaillé sur le projet et proposent un programme de rénovation bien plus élaboré que le simple toilettage prévu initialement: les murs de la chapelle seront rénovés à l'extérieur, ils recevront à l'intérieur un enduit d'argile et de terre locale avec des sarments de vigne incrustés, un plafond en voûte, peint comme un ciel étoilé, des fresques et un retable. Les ferronniers créeront un grand portail et des protection pour les fenêtres. « C'est un lieu fort, chargé d'histoire, qui s'inscrit dans le paysage. Nous voulons faire un travail qui intègre toutes les données y compris l'environnement. Il s'agit d'une prise en compte global du lieu. Ce sera un projet plus artistique qu'économique» Explique Denis Zimmermann. Pour les professeurs et pour les élèves, il est important de travailler sur un vrai chantier plutôt qu'un chantier école voué à la démolition. « Sans faire de la concurrence aux vraies entreprises, nous faisons du travail professionnel, dans un cadre pédagogique, ce qui est beaucoup plus motivant et valorisant pour les jeunes élèves. » précise Raymond Amann. L'enthousiasme est tel parmi les jeunes et les professeurs qu'ils ont dès le lendemain installé le chantier sur la Loh et commencé à gratter les murs.
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