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		   HISTORIQUE
 LE PASSÉ
 
 I. - DES ORIGINES A LA GUERRE DE 1870.
 
 	
		
		
		  
		 
		 
		 
		
		L'origine de l'industrie 
		caoutchoutière en Alsace remonte au milieu du 
		xrx° siècle. C'est en
		1844, en effet, que Mathieu RISLER, imprimeur d'indiennes à Cernay, créa 
		dans cette ville une
		fabrique de caoutchouc, dont l'activité s'arrêta en 1849.
 Joseph ROLLIN, né à Cernay le 20 novembre 1820, débuta dans cette usine. 
		Après avoir
		accompli son service militaire, il se rendit à  
	Paris pour y travailler 
		comme imprimeur sur tissus.
 
 Mais, désireux de revenir à son activité première, car le travail du 
		caoutchouc lui plaisait
		davantage, Joseph ROLLIN eut la volonté d'économiser, pendant 6 ou 7 
		ans, des sommes assez
		importantes pour se trouver en 1853 à la tête d'un capital de 2.000 
		francs.
 
 Il rencontra un commanditaire qui lui apporta un avoir à peu près égal.
 
 En 1854, Joseph ROLLIN commençait la fabrication des manteaux 
		caoutchoutés à Paris, où
		son commanditaire se chargeait de la vente.
 
 Dès lors, il ne cessa de transformer en produits divers des gommes 
		provenant des régions
		tropicales.
 
 En juin 1857, Joseph ROLLIN revenait dans sa ville natale. — II 
		s'installa dans l'ancienne usine
		de caoutchouc abandonnée à Cernay par son premier exploitant, et il en 
		perfectionna le matériel.
 
 Mais en 1859 un incendie détruisit l'usine de Cernay. Sans se 
		décourager. Joseph ROLLIN
		s'établit aussitôt dans un ancien tissage à Steinbach, à 2 km de Cernay, 
		aux pieds des Vosges.
 
 A cette époque, il occupait 6 à 8 ouvriers et 20 à 30 couturières (pour 
		la confection des manteaux
		caoutchoutés). Il possédait en outre un atelier de 13 métiers où l'on 
		tissait des cretonnes.
 
 Le salaire des ouvrières — payées à la tâche — variait entre 1,30 et 2 
		francs par Jour.
 
 Le chiffre d'affaires s'élevait en 1859 à 150.000 francs, dont les 2/5 
		portaient sur les articles
		vestimentaires et le reste sur des articles techniques.
 
 L'épouse du fondateur, Caroline ROLLIN née Wachter (1832-1901) 
		collaborait avec son mari
		dans la direction de l'atelier de couture des manteaux.
 
 A la production des vêtements, J. ROLLIN ajouta celle des draps 
		caoutchoutés spéciaux, dont les indienneries alsaciennes commençaient à 
		se servir pour l'impression mécanique des tissus,
		alors que, seuls, les articles à très nombreuses couleurs se faisaient à 
		la planche.
 
 Dans sa séance du 30 mai 1860, la Société Industrielle de Mulhouse, sur 
		le rapport de son
		comité de mécanique, décernait à l'entreprise une médaille d'argent à 
		titre d'encouragement, (cf. Bulletin S.I.M d'octobre 1860, pages 501 à 
		507 résumant l'activité de l'usine de Steinbach)
 
 C'est en 1861 (après le départ du commanditaire) que la raison sociale 
		devint «J. ROLLIN, Manufacture Alsacienne de Caoutchouc».
 
 La fabrication s'étendit alors aux balles, ballons, jouets d'enfants, 
		ainsi qu'aux articles techniques pour usage industriel : joints, tuyaux et objets moulés en 
		caoutchouc.
 
 Mais mal protégée par des tarifs douaniers insuffisants, la fabrication 
		des tissus caoutchoutés
		en France était fortement concurrencée par l'importation d'articles 
		anglais, en provenance du
		centre industriel de Manchester.
 
 Aussi, au bout de quelques années, la production des manteaux 
		imperméables fut-elle abandonnée
		à Steinbach.
 
 A cette époque, en l'absence de connaissances précises sur la véritable 
		nature chimique de la
		matière employée, les progrès se faisaient pas à pas et chaque fabricant 
		de caoutchouc gardait
		jalousement le secret des résultats de ses recherches expérimentales.
 
 Le processus, d'ailleurs, ne fût-il pas le même pour toutes les 
		industries ? On part généralement
		de l'empirisme absolu, et, peu à peu, les enseignements de l'expérience 
		permettent d'élaborer des
		théories qui, par étapes successives, apportent des bases et des 
		principes de plus en plus scientifiques.
 
 J. ROLLIN développa ainsi la fabrication de tissus industriels et 
		d'articles techniques en
		caoutchouc devenant toujours plus nécessaires aux principales industries 
		alsaciennes, notamment aux impressions sur tissus, dont on comptait à Mulhouse une 
		douzaine de manufactures et autant dans le département.
 
 II. - DE 1870 A 1918.
 
 1870 ! Les événements historiques se précipitent. Des troupes badoises 
		et prussiennes passent dans la région en septembre et en octobre 1870.
 
 Strasbourg avait succombé le 28 septembre 1870. Le siège de Belfort, 
		commencé le 3 novembre
		isolait Mulhouse et la Haute-Alsace du reste de la France. 
		L'administration allemande s'y installa à partir de fin novembre.
 
 Le 28 Janvier 1871, l'armistice signé par Jules Favre mettait 
		pratiquement fin aux hostilités.
 
 Le 10 mai 1871, le traité de Francfort proclamait la cession de l'Alsace 
		et de la Lorraine.
 
 Les deux provinces étaient incluses dans le Zollverein (Union 
		douanière).
 
 Leurs industries, notamment l'industrie textile et les manufactures 
		d'impression sur tissus
		de la région de Mulhouse trouvèrent la concurrence de l'industrie 
		textile de l'Allemagne du Sud.
 
 Cependant, au grand soulagement de leurs concurrents du Zollverein, des 
		arrangements
		temporaires permirent aux industriels alsaciens d'écouler une partie de 
		leurs marchandises dans les
		départements de la mère-patrie.
 
 J. ROLLIN continuait à travailler pour les industries alsaciennes les 
		plus diverses, auxquelles
		son sort était lié, et en première ligne pour les usines d'impressions 
		sur tissus.
 
 Il illustra une fabrication qu'il avait créée avec la préoccupation 
		constante de mettre à la disposition des autres industries régionales les articles en caoutchouc 
		dont elles avaient besoin.
 
 1872 - Le 27 décembre 1872, l'établissement fut inscrit au Registre du 
		Commerce du Tribunal
		de Baillage de Mulhouse (droit local) Vol. I, Fol. 883 sous le nom de 
		son propriétaire
		Joseph ROLLIN à Steinbach.
 
 1887 - J. ROLLIN mourut le 5 janvier 1887.
 
 Quelques jours plus tard, le 11 Janvier 1887, il fut créé une Société en 
		nom collectif
		entre Caroline ROLLIN, veuve de J. ROLLIN et ses enfants Eugène et 
		Charles ROLLIN et
		Alphonsine ARNOLD, née ROLLIN.
 
 Caroline ROLLIN était seule gérante avec la signature sociale 
		(Inscription au Registre
		des Sociétés du Tribunal de Baillage de Mulhouse  droit local Vol. I, 
		Fol. 88).
 
 Le 25 Janvier 1887, selon inscription Vol. IV., Folio 109 du même 
		tribunal, la raison
		sociale devenait
		«J, ROLLIN, Elsässische Gummiwarenfabrik zu Steinbach»
 
 La procuration était donnée à cette date à Eugène et Charles ROLLIN.
 
 Charles ROLLIN, né le 16 juillet 1858 à Cernay, admis en 1879, à l'Ecole 
		Centrale des
		Arts et Manufactures et à l'Ecole Polytechnique, avait opté pour cette 
		dernière. Il s'occupa
		de la direction technique et commerciale.
 
 Eugène ROLLIN, né le 20 février 1860, s'occupait spécialement du 
		caoutchoutage des
		tissus, tant à Steinbach que dans un petit atelier à Bussang (Vosges), 
		exploité d'une façon
		intermittente pour l'exécution « à façon » de certaines commandes 
		destinées aux industries
		d'outre-Vosges.
 
 Dans une étude faite en juillet 1890 sur la durée du travail des 
		ouvriers, dans la région on relève les renseignements suivants :
 - la durée du travail journalier est de 11 heures, soit de 6 heures du 
		matin à 6 heures du soir
 ou 7 heures à 7 heures suivant la saison.
 Une heure de repos pour le repas de midi.
 On ne travaille pas le dimanche.
 Les ouvriers gagnent de 4 à 6 Marks par jour (1 Mark == Fr 1,25).
 A cette époque l'usine de Steinbach resta fidèle à ses fabrications de 
		tissus et articles - techniques en caoutchouc.
 Elle fut ensuite la première à introduire les garnitures de cylindres en 
		caoutchouc dans les machines de blanchiment, teinture et apprêt, pour 
		remplacer les rouleaux en laiton.
 De même, elle fabriqua les premiers revêtements de presses en caoutchouc 
		pour l'industrie papetière qui utilisait auparavant sur les machines à 
		papier des matériaux divers : bois seul, puis bois avec enroulement de 
		feutre, presse en fonte coquille, presse en fonte chemisée de laiton, 
		enfin presse en marbre ou granit.
 
 J. ROLLIN ne dévia pas vers la transformation des bandages de roues en 
		bandages creux contenant de l'air comprimé pour lesquels se 
		spécialisèrent d'autres manufactures qui suivirent l'exemple de DUNLOP 
		en Angleterre et de GOODYEAR en U.S.A.
 (Rappelons que la création du premier pneumatique pour autos, en 1895, 
		est due à MICHELIN).
 
 1901 - Le 25 mai 1901, après le décès de Caroline ROLLIN, la gérance fut 
		confiée à Eugène et Charles ROLLIN.
 1905 - Après le décès d'Eugène ROLLIN (15 février 1905), Charles ROLLIN 
		devint gérant unique avec comme associée sa sœur Alphonsine ARNOLD, née 
		ROLLIN, demeurant à Belfort. La procuration fut donnée à Joseph CONRAD, 
		de Cernay.
 
 1908 - La procuration de Conrad fut remplacée par celle d'Edouard MEYER 
		à Steinbach, Inscription du 10 janvier 1908 au Tribunal de Baillage de 
		Mulhouse, sous J. ROLLIN, Elsässische Gummiwarenrabrik in Steinbach).
 
 Jusqu'en 1910, l'usine de Steinbach recevait la matière première sous 
		forme de caoutchouc sylvestre, en provenance de la province de .Para au 
		Brésil, puis ce fut du caoutchouc des plantations d'Extrême-Orient.
 
 1911 - La procuration d'Edouard MEYER est éteinte. (Inscription au 
		Registre du Tribunal de Baillage sous J. ROLLIN, Manufacture Alsacienne 
		de caoutchouc le 10 mars 1911).
 
 1913  - Le 10 février 1913, aux termes d'un acte de vente reçu de 
		Maître KRAENNER, notaire à Thann, la Société en nom collectif « J. 
		R.OLLIN Elässische Gummiwarenfabrik à Steinbach », a acquis la fabrique 
		de tissus caoutchoutés (Gummitücher) 9, rue Neuve à Thann appartenant à 
		la Société MULLER-BEHA & Cie.
 
 C'est cette même année qu'on vit soulever la question de la «semaine 
		anglaise».
 
 On peut considérer que l'entreprise avait conservé depuis ses débuts 
		jusqu'en 1914 un caractère artisanal, son personnel comprenait un 
		gérant, un contremaître, un comptable et 30 ouvriers.
 
 Ses principales fabrications étaient alors les tissus et les articles en 
		caoutchouc manufacturé pour usages industriels : garnitures de 
		cylindres, joints, clapets, rondelles, tuyaux.
 
 1914 - L'entreprise subit une fois de plus les conséquences néfastes des 
		événements historiques.
 
 Entre le 1° et le 5 août, tous les hommes astreints au service militaire 
		furent-mobilisés par les allemands.
 
 Le reste de la population de Steinbach ne se doutait guère des 
		souffrances qu'elle allait endurer dans les mois suivants. Ce ne furent 
		qu'attaques et contre-attaques.
 
 Dans la nuit tragique du 30 au 31 décembre, la population affolée 
		s'enfuit,- évacuée sur Cernay en plein combat sous le feu des canons et 
		des mitrailleuses, dans le froid intense de l'hiver.
 
 
  
		   
		 
		 
		 
		  Après 
		une terrible bataille, le village de Steinbach resta finalement en 
		possession du 152 R.I. qui perdît dans la lutte plus de 700 hommes et 12 
		officiers.A la suite de ces violents combats, l'usine et le village furent 
		entièrement détruits.
 Les lignes se stabilisèrent durant toute la guerre 1914-1918 devant 
		l'usine de Steinbach.
 
 En exécution d'une ordonnance du Chancelier de l'Empire Allemand, la 
		Société ROLLIN était placée sous séquestre (biens ennemis) avec 
		nomination, comme séquestre, du notaire BRAUN à Cernay.  
		Le séquestre et la cessation de procuration ont été inscrits le 6 
		novembre 1915 au registre des Sociétés (Tribunal de Baillage de 
		Mulhouse).
 
 A la même date, Ch. ROLLIN était emmené dans un camp à Holzminden puis 
		transféré comme prisonnier civil au château de Celle (Hanovre).
 Jusqu'au retour de l'Alsace à la France, en 1918, l'usine sinistrée se 
		trouvait dans les premières lignes françaises à Steinbach, tandis que 
		l'usine de Thann servait de cantonnement aux troupes françaises.
 Après son rapatriement en France en 1916, par suite d'un échange de 
		prisonniers civils, Charles ROLLIN reprit contact avec la clientèle 
		industrielle du territoire libéré de la Haute Alsace et s'occupa de 
		satisfaire à ses besoins en faisant travailler provisoirement à façon 
		dans l'usine de caoutchouc CASASSA  à Pantin (Seine).
 
 
 III- 1918-1959 - L'ENTRE-DEUX GUERRES
 
 Steinbach après la grande guerre.
 
 Après l'armistice en novembre 1918, les habitants dispersés aux environs 
		de Mulhouse, dans le Bas-Rhin et jusqu'en Bade, revinrent dans leur 
		village. Ils y trouvèrent un sol chaotique semé de trous d'obus, 
		sillonné de tranchées, creusé d'abris souterrains et un enchevêtrement 
		de fil barbelé dans les ruines où seuls quelques pans de murs marquaient 
		l'emplacement des maisons. Ils se mirent aussitôt au travail. Il fallut 
		tout reconstruire: les maisons, l'église, les écoles et l'usine de 
		caoutchouc.
 
 Des années furent nécessaires pour réparer les ruines accumulées et 
		remettre le sol en état.
 
 1919 - Par décision du Président du Tribunal Régional de Mulhouse du 15 
		mars 1919, le séquestre sur les biens de la Société, prononcé en 1914 
		par les autorités allemandes, était levé et les associés réintégrés dans 
		leurs droits d'avant-guerre.
 
 En attendant la reconstruction de l'usine de Steinbach, totalement 
		sinistrée, la fabrication fut reprise en 1919 à l'usine de Thann; mais 
		avec un matériel et un personnel assez réduits (env. 30 ouvriers venant 
		en grande partie de Steinbach, à 7 km).
 
 1920 -  Le 8 mars 1920, la raison sociale devenait :
 J. 
		ROLLIN, Manufacture Alsacienne de Caoutchouc, avec siège à THANN
 Gérant : 
		Charles ROLLIN
 
 La procuration personnelle et individuelle était donnée à. MM. André et 
		Georges-Jean ROLLIN  (Inscription du 15 mars 1920 au Tribunal de 
		Baillage).
 
 1922  - Le 2 juin 1922, nouvelle modification de la raison sociale 
		ainsi libellée: «Manufacture Alsacienne de Caoutchouc J. ROLLIN & Cie», 
		au capital de 800.000 francs. Acte dressé par devant Maître RÉMY, 
		notaire à Cernay.
		(Inscription N° 5470 au Registre chronologique. Registre tenu au 
		Tribunal Cantonal de Mulhouse sous B 468).
 Gérant : Charles ROLLIN .
 Fondés de pouvoirs : André ROLLIN et Georges-Jean ROLLIN.
 
 Le 28 juin 1922, après la reconstruction de l'usine le siège social fut 
		transféré de Thann à Steinbach.
 
 1924 - A cette époque, l'entreprise ajouta à ses fabrications 
		habituelles la fabrication des courroies de transmissions plates, et des 
		bandes transporteuses, c'est-à-dire des liens textiles caoutchoutés 
		servant au transport de la force ou des matériaux.
 
 1926 - Le 1er janvier 1926, la raison sociale devint «ROLLIN & Cie, 
		Manufacture Alsacienne de Caoutchouc à Steinbach» - Inscription au 
		Registre Chronologique 5470/25, 706/26 et 120/27, et B 468 du Registre 
		Analytique; tenus au tribunal de Mulhouse.
 
 1926 - Le gérant Charles ROLLIN étant décédé le 16 janvier 1926, la 
		Société en nom collectif J. ROLLIN & Cie fut transformée en Société à 
		responsabilité limitée, sous la dénomination «ROLLIN & Cie, Manufacture 
		Alsacienne de Caoutchouc à Steinbach», avec effet du 1er janvier 1926 
		(Registre du Commerce 87/27 du 31 janvier 1927).
 
 Les nouveaux gérants sont : M. ROLLIN André, M. ROLLIN Georges-Jean dit 
		Ivan.
 Le 29 décembre 1926, suivant cet acte reçu par Maître  RÉMY, 
		notaire à Cernay, et Maître STOULS, notaire à Mulhouse, les statuts 
		concernant la Société à responsabilité limitée confirmaient la 
		désignation des deux gérants précités.
 
 A partir de 1927, la production des Courroies de Transmissions et de 
		Transporteurs se développa.
 
 La fabrication de ces articles tendait à prendre une importance aussi 
		grande que celle des tissus techniques et des articles en caoutchouc 
		manufacturé pour l'industrie. L'entreprise évolua dans un esprit plus 
		scientifique par un travail plus ordonné et l'emploi
 de nouveaux produits ou procédés accessoires, au fur et à mesure de leur 
		apparition sur le marché : accélérateurs, antioxygènes, plastifiants, 
		récupération des solvants par les charbons actifs, etc...
 
 Outre un entretien soigneux, des améliorations avaient été apportées 
		chaque année de 1922 à 1939 aux bâtiments et au matériel de l'usine.
 
 1939 - En mai 1939, avant la mobilisation son personnel comportait:
 Cadres : 1 Gérant - Directeur technique
 : 
		1Gérant  - Directeur commercial
 : 1 chef de fabrication                    3
 : 1 comptable et 8 employés         
        9
 Ouvriers     67
 Total      79
 
 Les deux gérants ayant été mobilisés, l'entreprise fut dirigée par M. J. 
		WALTER, chef de fabrication.
 
 
 IV. - DU SEQUESTRE ALLEMAND DE 1940 A LA LIBERATION ET A LA RESTITUTION 
		DE L'USINE.
 
 1940 - Après la débâcle et l'armistice du 25 Juin, la famille ROLLIN 
		fut, une fois de plus, comme en 1914, dépossédée de ses biens en Alsace, 
		qui furent placés sous séquestre allemand. Monsieur J.-G. ROLLIN était 
		en captivité dans un Oflag, et Monsieur André ROLLIN fut expulsé en zone 
		dite « libre », dans le midi de la France.
 
 1941 - Par décision du 1° mars 1941, le siège social de la Société a été 
		transféré provisoirement au domicile de M. A. ROLLIN, 26. rue des Arènes 
		à Arles-s/Rhône, en raison de l'occupation provisoire de l'Alsace et 
		dans les conditions prévues par l'article 17 du décret du 29 Novembre 
		1939. (Inscription sous N0 5610 B au R. C. d'Arles - Bouches du Rhône - 
		en date du 21 mai 1941.
 
 L'usine de Steinbach fut l'objet d'un contrat de location-vente en date 
		du 23 Juin 1941 par l'administration « Reichsfeindliches Vermögen», à 
		une société allemande en nom collectif REMPE & WALTER.
 
 En même temps, les marchandises et approvisionnements furent vendus, 
		avec effet rétroactif du 1° avril 1941, à cette société qui occupa 
		l'usine de Steinbach jusqu'à la débâcle allemande, sans toutefois 
		apporter la moindre amélioration aux installations.
 
 Lors des combats de la libération, Steinbach se trouva placé à la 
		bordure géographique de la « poche de Colmar. »
 
 Le front se stabilisa devant le village, de novembre 1944 jusqu'en 
		février 1945.
 
 Un régiment d'artillerie allemande occupant le secteur installa même ses 
		pièces dans la cour de l'usine, ce qui attira sur cette dernière les 
		tirs des contrebatteries alliées par obus de moyen calibre.
 
 16 projectiles ont atteint directement les bâtiments industriels. 
		D'autres obus tombés dans les cours ont également infligé des dégâts par 
		leurs éclats et l'effet de leur explosion, selon procès-verbal de 
		constat enregistré le 5 mai 1945 par Me FREY, Huissier à Cernay.
 
 La retraite des Allemands avait eu lieu le 4 février 1945.
 
 En dehors d'un hangar et d'un magasin entièrement détruits, l'usine 
		avait subi de nombreux dégâts partiels et de grandes détériorations dues 
		aux épaisses couches de neige et aux intempéries, mais elle n'était 
		heureusement pas totalement détruite comme en 1914.
 
 Toutefois, les machines n'avaient pas été renouvelées ni modernisées 
		durant les années d'occupation.
 
 Elles étaient fatiguées par un entretien obligatoirement insuffisant, et 
		par le travail des matières de remplacement pour lesquelles elles 
		n'avaient pas été adaptées.
 En raison de l'état chaotique de l'usine, des mesures conservatoires 
		provisoires furent entreprises dès an février 1945.
 Grâce à la diligence des travaux de sauvetage, une certaine production a 
		pu reprendre dès le début de Juillet 1945 pour s'accroître ensuite.
 L'interruption des fabrications avait donc été d'environ un semestre.
 Les travaux dits «conservatoires définitifs» furent également assez 
		rapides, de même que les réparations.
 Conformément aux dispositions de l'ordonnance du 5 octobre 1944, les 
		biens de la Société allemande REMPE & WALTER, considérée comme ennemie, 
		avaient été pris en charge par l'Administration française des Domaines 
		sur la base d'un inventaire du 5 juin 1945, et placés sous séquestre par 
		une ordonnance de M. le Président du Tribunal Civil de 1° Instance de 
		Mulhouse, en date du 2 janvier 1946.
 Une décision du Vice-président du Tribunal Civil de 1° Instance de 
		Mulhouse en date du 29 août 1945, constatait la nullité du contrat de 
		location-vente (Pachtvertrag) passé le 23 juin 1941 entre le Reich 
		Allemand, représenté par le chef de l'Administration Allemande en Alsace 
		et la Société REMPE & WALTER, et restituait à la Société ROLLIN & Cie 
		l'usine et les marchandises et approvisionnements existants.
 Le décompte de restitution entre l'Administration des Domaines et la 
		Société ROLLIN après épurement des pièces comptables fut signé le 28 
		mars 1946.
 
 Mais l'exploitation de l'entreprise par REMPE & WALTER devait constituer 
		pour la Société un lourd handicap par rapport a certaines usines qui 
		avaient pu, sous l'occupation allemande, augmenter leur potentiel 
		industriel et leur capital social.
 
 Le capital de la Société comportait avant la guerre 800 parts de 1000 
		Fr.
 Le nombre des parts a été porté à 1.050 le 9 octobre 1945.
 Le 1° octobre 1949, leur valeur nominale a été élevée à 5.000 Fr portant 
		le capital nominal à Fr 5.250.000
 
 Ces parts sont réparties entre les associés de la Société à 
		responsabilité limitée ROLLIN & Cie, qui sont les petits-fils du 
		fondateur. Comme il s'agit d'une Société de Famille les associés n'ont 
		jamais éprouvé la nécessité d'adapter le capital nommal à la valeur 
		réelle du patrimoine social.
 
 LE PRÉSENT
 
 En 1954, avec un effectif de 170 ouvriers, employés, représentants et 
		cadres les Ets ROLLIN font apprécier leurs fabrications, non seulement 
		sur le territoire métropolitain mais encore outre-mer et à l'étranger.
 
 La gérance reste assurée par MM. André ROLLIN 
		et Ivan ROLLIN.
 
 Dans une manufacture de Caoutchouc les facteurs primordiaux de la 
		production sont liés à l'usage intensif de la machine et de l'outillage, 
		ce qui nécessite des investissements très importants.
 
 C'est également le cas de l'usine ROLLIN où le travail du caoutchouc par 
		malaxage et laminage exige un matériel lourd et robuste comportant de 
		gros mélangeurs a cylindres chauffés et de puissants masticateurs à 
		pales d'acier fonctionnant également à chaud. Ces machines permettent 
		d'obtenir des mélanges homogènes de caoutchouc plastifié et de divers 
		produits chimiques entrant
 dans la composition des articles, soufre, accélérateurs de 
		vulcanisation, noir de carbone, matières minérales ou organiques, 
		colorants, etc... Elles permettent de travailler aussi bien la gomme 
		naturelle que les caoutchoucs synthétiques qui, à Steinbach, sont de 
		plus en plus utilisés pour des applications toujours plus nombreuses.
 
 Des raffineurs purifient les mélanges caoutchouc et des calandres à 3 
		cylindres les laminent en feuilles minces et plastiques qui servent 
		ensuite à la fabrication des objets, par moulage sous presse, profilage, 
		boudinage ou confection manuelle.
 
 L'usine de Steinbach possède une série de ces diverses machines. Leurs 
		caractéristiques communes essentielles sont: vitesse limitée et grande 
		puissance.
 
 Ce matériel présente la particularité d'absorber une puissance variable, 
		et doit supporter des pointes fréquentes.
 
 Pour l'attaque individuelle des mélangeurs et laminoirs à caoutchouc, on 
		utilise des réducteurs de vitesse à grand rapport, de faible 
		encombrement et de rendement élevé.
 
 Actuellement, l'usine ROLLIN possède une puissance installée (moteurs) 
		d'environ 1000 CV. Elle reçoit le courant du secteur par un câble 
		souterrain venant de Cernay.
 
 La vapeur destinée aux divers appareils de vulcanisation et au chauffage 
		des ateliers et bureaux, est produite par une installation thermique 
		composée de 2 chaudières de 100 m2 de surface de chauffe.
 
 L'usine de Steinbach est subdivisée en un certain nombre d'ateliers 
		spécialisés disposant des machines auxiliaires nécessaires à la 
		fabrication des articles les plus divers, notamment de nombreux 
		autoclaves et des presses à vulcaniser.
 
 Il ne s'agit pas là, comme dans l'industrie textile, d'une répétition 
		plus ou moins importante de métiers semblables et bien alignés.
 
 Chaque atelier est doté d'un matériel approprié et d'une équipe 
		homogène. Il possède son chef d'équipe contrôlé par le bureau de 
		préparation du travail.
 
 Les produits fabriqués sont classés sous la terminologie « Caoutchouc 
		Industriel », désignant tous les articles en caoutchouc et en ébonite 
		autres que les pneumatiques et les câbles.
 
 La matière préalablement malaxée, raffinée et calandrée, donne des 
		semi-produits pouvant être vendus à l'état de feuilles vulcanisables, 
		mais qui sont surtout utilisés à l'usine même jusqu'à leur finition 
		après vulcanisation, sous l'aspect d'articles boudinés, moulés, 
		profilés, aux formes très diverses.
 
 La vulcanisation consiste à chauffer le caoutchouc manufacturé à une 
		température d'environ 140°, soit entre des plateaux de presses 
		hydrauliques, soit dans des autoclaves sous pression de vapeur.
 
 Dans l'atelier des tissus techniques, les caoutchouteurs utilisent des 
		métiers à gommer dits spreaders, des calandres, ainsi qu'un dispositif 
		de récupération de solvants par charbon actif.
 
 Les dissolutions de caoutchouc sont faites dans des pétrins métalliques 
		à palettes.
 
 On voit ensuite l'équipe des corroyeurs qui superpose les nappes de 
		tissus et de caoutchouc à travers des calandres, pour former des 
		courroies de transmissions et de transporteurs que l'on termine sous des 
		presses hydrauliques à vulcaniser, dont l'une de 6 mètres sur 1 mètre, 
		d'une puissance de 800 tonnes.
 
 Une autre équipe de fabrication, celle des mouleurs, est dotée d'un 
		matériel important de moulage, et d'une dizaine de presses hydrauliques, 
		servant à produire des articles moulés de toutes formes, pour les usages 
		les plus divers.
 
 Cette équipe est suivie de celle des découpeurs, qui dispose de machines 
		automatiques pour la production en série de rondelles pour usages 
		électro-mécaniques ou pour bocaux de conserves.
 
 L'équipe de boudinage utilise 6 boudineuses, d'où les « mélanges » 
		caoutchouc sortent sous forme de bandes profilées, de cordes ou de 
		tubes.
 
 L'équipe des garnisseurs dispose d'un poste de sablage et d'un grand 
		atelier doté de ponts-roulants, d'une dizaine de tours, et d'une série 
		d'autoclaves permettant la vulcanisation de grosses pièces d'un poids 
		allant jusqu'à 8 tonnes.
 
 L'équipe «Tuyaux» se sert de chantiers mécanisés, de machines à tresser, 
		à bandeler, et d'autoclaves pour la production de tuyaux souples et de 
		séries de tubulures de raccords destinés à l'industrie automobile.
 
 Des compresseurs d'air comprimé facilitent aux ouvriers le démanchonnage 
		et le détringlage des tubes caoutchouc.
 
 Plus de 150 moteurs électriques de toutes puissances, dont plusieurs de 
		100 CV commandent les différentes machines.
 
 La capacité de production de l'usine est de 50.000 Kilos ,de caoutchouc 
		manufacturé par mois.
 
 L'ensemble des presses hydrauliques est alimenté par des accumulateurs 
		aéro-hydrauliques avec deux circuits d'eau sous pression, l'un à 25 
		kilos, l'autre à 100 kilos. La puissance totale de serrage des presses 
		hydrauliques en service atteint 3000 tonnes.
 
 L'établissement possède une Division Technique comprenant :
 - un bureau d'études chargé de l'examen des problèmes qui lui sont posés 
		par la clientèle industrielle.
 - des ateliers de mécanique et de menuiserie pour l'entretien du matériel.
 
 Au laboratoire de recherches, il existe un appareillage complet 
		permettant de vérifier les caractéristiques des matières premières et 
		des produits finis. Il est aussi utilisé pour créer de nouvelles 
		qualités, et satisfaire à la diversité des demandes de la clientèle pour 
		des articles différents par leur forme et leur destination.
 
 Chaque article y est jugé pour ses qualités physiques et sa résistance 
		aux actions mécaniques et chimiques.
 
 Le laboratoire se consacre de plus à des recherches de nouvelles 
		applications, de nouveaux produits, et de nouvelles méthodes, et se 
		tient en relations très étroites avec les utilisateurs.
 
 Ces contacts fréquents permettent de résoudre des problèmes techniques 
		en vue d'applications toujours plus nombreuses, car de plus en plus dans 
		les problèmes industriels, il y a une « solution caoutchouc ».
 
 L'établissement possède également une Division Commerciale avec un 
		réseau d'agents s'occupant de la vente des Courroies de Transmissions et 
		de Transporteurs-Elévateurs, des Tissus techniques, des articles 
		boudinés et moulés, tels que tubes et profilés, tuyaux, rondelles pour 
		bocaux de conserve et appareils électromécaniques, des revêtements 
		caoutchouc et ébonite sur
 cylindres et autres pièces de machines, des feuilles pour joints, des 
		tapis de sol.
 
 
  
		   
		 
		 
		Les 
		Etabl. ROLLIN fournissent les entreprises métallurgiques, minières et 
		textiles, ainsi que de nombreuses industries qui utilisent du caoutchouc 
		sous diverses formes.ux et les services extérieurs.
 Le courrier arrivant journellement à Steinbach de tous les points de 
		France et de l'étranger, est une preuve que le nom de ce village 
		d'Alsace, déjà bien connu bien au-delà du cadre régional sur le plan 
		militaire, l'est aussi sur le plan économique, et dans de nombreux 
		esprits le nom de ROLLIN est associé aux mots « Caoutchouc » et « 
		Qualité ».
 Aussi bien les Etabl. ROLLIN veulent-ils être dignes de leur réputation. 
		Ils ne relâcheront pas leurs efforts auprès de leur clientèle dont 
		l'attachement constitue leur plus grande fierté.
 
 L'usine fête le centenaire de sa création avec la certitude que ses 
		méthodes de travail permettront la continuation de son développement.
 
 En vérité, il n'y a pas d'élément unique et essentiel, mais un ensemble 
		de conditions, souvent variables, au demeurant, qui déterminent le 
		succès.
 
 C'est surtout l'effort soutenu qui constitue la clef de voûte de la 
		réussite. — C'est aussi la collaboration confiante de tous ceux qui 
		concourent à la production, aussi bien dans les ateliers que dans les 
		burea
 
 La Maison ROLLIN garde le ferme espoir que le palier atteint en 1954 lui 
		servira de tremplin pour de futurs progrès.
 
 SERVIR VITE ET BIEN
 EST LA DEVISE ROLLIN.
 
		 
		 
		                                                                          
        ( Article tiré de la plaquette du centenaire de l'usine)
 
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