Une proposition simple pour les gens
occupés...
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Changer de regard, observer
différemment les autres, travailler plus sur soi,.. Le carême est pour
les chrétiens l'occasion de vivre une conversion, un changement
intérieur, qui leur fasse faire un pas de plus vers Dieu. « Il ne nous
est pas demandé de devenir un héros à coups d'efforts surhumains ou un
saint à la force du poignet, mais de laisser Dieu se déployer en nous.
de nous mettre à son écoute », précise frère Nicolas, de l'équipe
de Retraite dans la ville. Pour avancer sur ce chemin vers Pâques, La
Vie, accompagnée par ce dominicain, vous propose un itinéraire de
transformation. |
Semaine 1
Je m'abstiens de critiquer
Un mauvais mot est très vite parti, une phrase peut faire mouche... et
mal, au passage. Le carême est un temps de fraternité. Et si, pour une
fois, je m'entraînais à ravaler mes piques sur ma belle-mère
omniprésente, mon commentaire sur le pull de mon collègue, et si
j'évitais de colporter les problèmes de couple de mes voisins...
« Lorsqu'on n'a rien à dire d'intéressant, on remplit le vide par des
critiques. C'est le moment de combler ce vide en se nourrissant d'une
vraie Parole, celle de la Bible ! En s'y plongeant, plutôt qu'en la
saucissonnant. Lire l'Évangile de saint Marc prend seulement une heure
et demie ! C'est facile à faire en une semaine ». rappelle frère
Nicolas. |
Semaine 2
Je prends du temps pour les miens
A force de vivre avec eux, je perds parfois de vue ceux qui me sont les
plus chers. Cette année, c'est décidé Je prends le temps de jouer avec
mes
enfants, je m'offre un tête-à-tête avec chacun, j'évite d'accueillir mon
compagnon le soir par la litanie des soucis de la journée, je m'efforce
d'écouter
mes proches selon leurs besoins, gratuitement, sans même anticiper ma
réponse pendant que l'autre parle...
" On ne peut pas travailler 12 heures par jour et bien s'occuper de sa
famille, constate frère Nicolas. Il y a des choix à faire. C'est
peut-être le moment de
rentrer le soir une heure plus tôt du bureau. " Que faisons-nous de notre
vie ?" (Che significa vivere ?) » : Pier Giorgio Frassati, un laïc
dominicain
du début du XXe siècle, passait son temps à répéter cette phrase. C'est
la question essentielle !» |
Semaine 3
Je regarde autour de moi
Il doit bien exister dans chaque
journée une raison, une minute, une
image, un visage qui méritent que
l'on s'émerveille. Même en ville, la
couleur du ciel peut me rappeler la
beauté de la Création. Pendant ces
40 jours, je reste éveillé, je suis attentif à la beauté, à la bonté, et je ne me
couche pas sans avoir offert à Dieu
un de ces moments."Croire en Dieu,
ce n'est pas croire en une personne surpuissante et invisible, mais voir
le
monde autrement, voir chaque chose
comme un don et non comme un dû, explique frère Nicolas. Un effort de
carême : s'efforcer d'être dans la gratitude et dire "merci " avant même que la
journée n'ait eu lieu. Dans le mot "gratitude", il y a à la
fois la gratuité du don
de Dieu et cette attitude qui permet de
s'en émerveiller... " |
Semaine 4
J'apprends à recevoir
autant qu'à donner
Donner, vivre une solidarité active, se
rendre disponible pour l'autre, oui !
Mais recevoir ? Il m'est souvent plus
difficile d'accepter que j'ai moi-même
besoin d'être aidé. Alors, pendant ce
temps de partage, je ne renonce pas à
donner un coup de main à cette voisine
débordée ou à appeler une vieille
tante... Mais j'apprends aussi à faire
preuve de simplicité, à montrer aux
autres que j'ai besoin d'eux et à accepter leur aide. Pour frère Nicolas, « nous
ne sommes pas des individus autonomes et autosuffisants. mais des personnes en relation. Nous avons besoin les
uns des autres. Saint François de Sales
disait qu'il ne faut pas rester seul dans
notre montée vers Dieu, car certains cols
ne se franchissent qu'en cordée. »
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Semaine 5
Je fais place au silence
Pendant le carême, je prends le temps
de faire silence. Cinq minutes par
jour, selon mes possibilités, je trouve
un endroit calme pour me tenir en présence de Dieu, devant une icône,
une croix, une bougie... Les plus petits
sont réceptifs au silence : en gardant à
l'esprit qu'il tiendra moins longtemps,
je propose à mon enfant de se joindre à
moi. À mon ado, j'offre une bougie en
lui disant pourquoi j'ai acheté celle
qui, de mon côté, va m'aider à prier.
«Ce n'est pas parce qu'on se tait qu'on
est dans le silence intérieur. On peut
alors prier avec un texte, une phrase, un mot à "ruminer", affirme
frère Nicolas. Et même avec notre bruit intérieur.
Il ne s'agit pas de faire le vide en nous,
mais de remettre à Dieu le bruit pour
qu'il se transforme, qu'il remette nos
soucis et nos joies à leur juste place. »
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Semaine 6
Je laisse Dieu
disposer de ma prière
Tout au long de l'année, ma prière est
habitée par de nombreuses personnes,
famille, collègues, amis plongés dans
l'inquiétude, un deuil, une épreuve.
Des gens que je confie à Dieu, tous
azimuts. Des prières auxquelles
s'ajoutent encore mes remerciements
et mes requêtes... Et si je laissais cette
fois Dieu disposer de ma prière ? Frère Nicolas conseille : " Ma prière
me dépasse. Dans la communion des
saints, tout le bien que chacun de nous
fait est mis en commun. Alors, essayons
de prier gratuitement, de dire un Notre Père ou de rendre un service
sans forcément l'offrir à Dieu pour une personne
ou une cause précise, mais en laissant
Dieu faire ce qu'il veut de notre prière ou de notre effort. "
TEXTE : CONSTANDE DE BUOR
Dans "la Vie" du 19/25.2.2009 |
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