A
travers les sacrements, Dieu vient à notre rencontre lors des grands
événements de notre vie.
Tout ce qui est important pour l'homme est important pour Dieu. Tellement
important qu'il a
choisi de devenir homme lui-même en la personne
de son Fils. En lui, Dieu et l'homme sont totalement unis. Il n'y a plus
rien qui touche l'humanité qui ne
concerne Dieu. Nos joies comme nos peines, nos espérances comme nos soucis sont devenus les siens.
Des grands moments de notre vie.
Dieu continue à nous offrir des grands événements de notre vie, la naissance et la maladie, la responsabilité et l'amour, dans le quotidien marqué par la croissance et la nourriture, le
pardon et la maladie.
Baptême, confirmation, eucharistie, réconciliation, onction des
malades, ordre, mariage, voilà bien sept réalités humaines où une
rencontre intime et
personnelle nous est offerte. Sept gestes
sept actions de Dieu proposées par l'Église qui nous font passer avec Jésus
de la mort à la vie, sept façons dont Dieu nous dit son amour et le réalise.
Du
mystère au sacrement.
On ne trouve pas le mot " sacrement" dans
l'Évangile, mais saint Paul parle de " mystère". Ce que nous reprenons
en proclamant à la messe: " Il est grand le mystère de la foi." Le mot "
mystère" s'emploie couramment pour parler de ce qui est caché, secret.
Mais dans la Bible, il traduit le dessein bienveillant de Dieu sur le
monde. Il a créé l'homme par amour et l'a associé à son œuvre. Avec
Noé, Abraham, Moise, Dieu fait
alliance. Avec Jésus Christ, tout change. Le Christ,
homme et Dieu, est à la fois le révélateur et la révélation. Il est à la
fois les deux partenaires de l'alliance. En lui, elle est réalisée en
plénitude. Le mystère, au sens chrétien,
c'est donc ce projet d'amour divin réalisé en
Jésus Christ.
Par le baptême, la confirmation ou l'eucharistie,
nous ne sommes pas initiés à des connaissances
secrètes, nous entrons véritablement dans le
secret de l'amour divin, créateur et sauveur.
Comme le mot « mystère » rappelait trop les
religions païennes, les premiers théologiens, les
Pères de l'Église et en particulier Tertullien (fin
du II° siècle) vont peu à peu employer le mot
« sacrement ».
L'Église appelle « sacrements » ces rencontres vécues en Église où le
Christ ressuscité se rend présent et agit de manière privilégiée. Nous
découvrons le visage de Dieu, sa façon d'agir. Ils
dévoilent l'Alliance et l'actualisent par des gestes
concrets où sa grâce est donnée en abondance.
Dons de Dieu, les sacrements renvoient au quotidien où nous sommes
appelés à travailler à son Royaume, et à
l'écoute de la Parole qui nourrit et vivifie
notre foi, sous la grâce de l'Esprit créateur.
Ils communiquent la vie divine, réalisant notre
vocation de fils du Père, frères en Jésus Christ,
animés
du souffle du même Esprit.
La perfection
du chiffre sept.
L'Église
a discerné sept gestes fondamentaux reçus
du Christ qui rendent compte de la diversité
des
gestes par lesquels Jésus exprime son don de
lui-même
à l'humanité et qui reprennent les
grands
moments de l'existence de chaque
croyant.
S'il n'est pas le fondateur de chaque
sacrement,
le Christ en est le fondement. La perfection
symbolique du chiffre sept dit bien que
toute
la réalité humaine est concernée par cette
rencontre
divine. Il s'agit bien de sept actions
fondamentales
et décisives où l'Église engage
son
existence et sa mission et à travers lesquelles
elle
se redit qu'elle peut compter sur Dieu.
Marie-France Bergerault
Annick Poullain
(1)
Cette étude est de Marie-France Bergerault, professeur à l'Institut
catholique de Paris et a paru dans la revue catéchétique " Points
de Repère".